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Sciences et Environnement

Deux de mes centres d'intérêts majeurs en une seule rubrique.

Fil des billets

mardi, mars 29 2011

Fukushima au Blayais

Juste pour se donner une idée : le même accident au Blayais qu'à Fukushima et c'est la contamination d'un territoire dont les frontières sont définies par Biscarosse/Marmande/Périgueux/La Rochelle, soit 6% du territoire métropolitain pollué pour des dizaines d'années et incapable de produire nourriture et logement aux autochtones.

Fukushima au Blayais ?!

«Il n'est pas du tout étonnant qu'on trouve des contaminations bien au delà d'un rayon de 100 km», précise André-Claude Lacoste, président de l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN) française, selon qui la contamination va s'étendre sur «des zones considérables». Il ajoute que «la gestion des territoires contaminés va prendre des années sinon des décennies». 

samedi, mars 13 2010

"Accroche une étoile à ta charrue" (Laozi)

J'ai assisté, il y a quelques jours, à une conférence à laquelle participait M. Pierre Radanne.

Je l'ai expliqué ici à plusieurs reprises, il y a dans la démarche "écologiste" plusieurs écueils à éviter, dans lesquels certains, pourtant, se ruent sans hésitations :

  • l'oracle de mauvaise augure :
    Oubliant que l'écologie est d'abord une science, certains n'hésitent pas à jouer les futurologues de pacotilles, accompagnant tout cela d'une bonne dose d'affect et de culpabilisation.
  • le prédicateur :
    Lui-aussi oublie que la première des certitudes scientifique est le doute. Il n'hésite pas à sermonner l'assistance, l'exhorter à s'inscrire dans la bonne voie, celle des justes. On baigne alors dans une morale toute mormone qui m'effraie.
  • le jamais-content :
    Lui, non plus, n'est pas si rare. C'est une sorte de schtroumpf grognon qui, en grand fataliste, pense que tout ce qu'on fait est mauvais, inefficace... sans doute parce que lui connait la réponse.

Tous ces portraits désastreux partagent un goût profond pour la science infuse (instantannée comme le café) et un évangélisme moraliste et culpabilisateur.

Je comprend sans difficulté que l'on puisse mêler l'affect à un militantisme écologiste mais je m'inquiète de devoir partager avec ces trois personnages une image commune de l'écolo.

Pour ma part, je n'ai pas la solution, je suis juste à même de faire des comparaisons impartiales à l'aulne de mes connaissances et d'en tirer des conclusions, avec toute la partialité des décisions humaines.

Ce graphique met en comparaison l'IDH (indicateur prenant en compte indices de longévité, niveau d'éducation et niveau de vie d'une population) et l'empreinte environnementale (surfaces biologiquement productives de terre et d´eau nécessaires pour produire les biens et services naturels nécessaires à une population ). Il ressort de cette analyse qu'aucun pays (si ce n'est Cuba pour des raisons un peu artificielles comme l'embargo) ne détient la solution.

Je plaide finalement pour une voie du Milieu - mais pas du centre -, hérité de mon expérience des arts internes peut-être : il s'agit de ne pas se crisper sur ses indigentes connaissances, de garder une conscience apaisée et bienveillante sur la situation, en aidant ceux qui nous entoure à avoir envie de futur.

Envie de futur ! 

Voilà bien ce qui me rapproche de Pierre Radanne, qui s'est acharné à défendre un futur différent mais tout aussi à même de faire naître des rêves et des utopies.

Comme toutes les fins de civilisations, la fin le notre ère d'expansion industrielle ne se fera pas sans crise. Et celle que l'on vit actuellement n'est peut-être pas, malheureusement, la plus dure.

L'effondrement de l'Empire Romain a été accompagné de moult tensions, guerre et effusions de sang.

Pire encore, il a fallu les mille ans d'un moyen âge incompris pour apaiser les peuples.

Suivez le conseil de Pierre Radanne, et relisez, revoyez, "Le nom de la Rose" à la lumière de notre nouvelle époque de crise.

Comme les moines, on s'accroche à notre ère industrielle, de peur que sa disparition n'annonce le règne du Diable sur terre. Pourtant, la période qui a suivi n'a pas vu l'ombre d'une corne, la Renaissance s'est montrée prodigue en avancées sur tous les fronts.

Nous vivons une époque semblable, nous sommes face à un précipice identique, qu'il faudra sauter, c'est fatal, avec plus ou moins de réussites mais sans que le bord opposé ne s'annonce à l'avance moins accueillant que celui que l'on quitte.

Le bord opposé, le brouillard est ténu mais on ne le voit pas entièrement. Rien ne dit que l'herbe est moins verte, au contraire.

On n'encouragera personne à sauter le pas par des séances mortifiantes d'auto-flagellation.

On se doit d'ouvrir les yeux sur ce qui n'est pas des erreurs de fonctionnement (parce qu'il n'y a pas une Vérité unique) mais bien des anomalies de fonctionnement, au sens de pratiques qui mettent en danger l'humanité dans son écosystème.

Parce que trêve de plaisanterie, nous sommes mariés à notre planète, quoiqu'en disent les scientistes de tout bord.

Une fois le constat posé, il ne s'agit pas de se noyer dans des critiques et des sermons sans fin, il s'agit d'avancer, de rêver et de faire rêver ce futur inconnu.

Si notre terre est finie, elle recèle un potentiel d'infini indubitable comme les innombrables variations d'un même pas de danse. 

Le flocon de Von Koch, ou comment une surface finie peut-être encerclée par un périmètre infinie !

Et ça, c'est un motif et un médium pour rêver au-delà de notre société de consommation qui vampirise sa planète en suçant pétrole et ressources naturelle. Au risque que l'hémorragie ne nous soit fatale...

Si on veut éviter le règne des mouches, accrochons une étoile à notre charrue commune.


Après nous les Mouches...

dimanche, novembre 29 2009

Avions stupides et Climate Gate d'opérette

Quand on parle réchauffement climatique, il faut l'avouer, on a nos bouc-émissaires préférés : l'industrie, les agriculteurs, les 4x4, etc.

Avouer sa propre responsabilité est désagréable. Surtout quand on mêle à l'écologie, stupidement aussi, un arrière-goût de religion avec ces ersatz de sermons et d'indulgences ou autres pardons monnaillés.

Alors quand planestupid.com diffuse une vidéo cynique et violente sur l'impact des avions, cela bouscule :

Si les avions sont stupides, je crois que les sceptiques du réchauffement climatiques le sont tout autant en piratant quelques milliers d'échanges d'emails entre membres du GIEC.

Ce qui est stupide, ce n'est pas autant de voler quelques correspondances professionnelles de chercheurs mais bien de tirer des conclusions banales sur des points qui ne méritent nul scandale.

Parce qu'en fait, quels honteux secrets ont-ils découvert dans ces centaines de milliers de lignes ?

Les chercheurs auraient sciemment sous-estimé le réchauffement climatique qui a eu lieu du Moyen-Age pour mettre en valeur le réchauffement actuel et auraient masquer une partie du phénomène

Mmm... voilà qui est une preuve forte de la méconnaissance de la recherche scientifique. Il arrive couramment dans un laboratoire que l'on repère un phénomène extraordinaire, mais peu photogénique.

D'expérience, je peux vous dire qu'il faut alors mettre en place des "astuces" pour faire comprendre, témoigner, passer l'information sans la noyer dans un brouillard d'informations auquel le non-spécialiste peu donner de l'importance, alors qu'il n'y en a pas, faute de connaissance suffisante du sujet. Parce que même les sciences dites exactes sont des sciences humaines qui nécessite analyse et interprétation.

Il s'agit simplement d'éviter l'effet "Quand le sage désigne la lune, l’idiot regarde le doigt."

Mais il est où le scandale ?

Effectivement, il y a eu manipulations, mais pas au sens d'un complot visant à fortifier ou enrichir un groupe de personnes mais bien au sens de manipulations scientifiques, exactement comme le fait n'importe quel statisticien qui supprime des observations aberrantes ou outliers. C'est son travail d'analyste que de mettre en avant ce qui est important et obfusquer ce qui est inutile dans sa démonstration.

Il ne s'agit pas de tout cacher, le scientifique explique ces hypothèses, parsème ses démonstrations de renvois aux annexes détaillant la procédure et les approximations.

L'approximation est un des piliers essentiels de la science.

On n'envoie pas des satellites dans l'espace en s'appuyant sur la mécanique quantique mais bien en se fiant à, la moins précise mais suffisante, physique de Newton. Parce que l'on considère certaines données comme partie négligeable.

Ce n'est pas source d'erreur ni d'accident mais simplement de variations sur les résultats au delà de telles ou telles décimales.

Lorsque vous calculez la section d'un tuyau d'arrosage, combien de chiffres significatifs utilisez-vous sur π ???

jeudi, novembre 19 2009

AJOUT de SUBSTANCES RADIOACTIVES dans les BIENS DE CONSOMMATION et les MATERIAUX DE CONSTRUCTION

Jusqu'à présent, il faut l'avouer, on retrouvait, par erreur, un peu de tout dans les matériaux de construction, depuis les déchets d'hydrocarbures jusqu'au déchets radioactifs.

Mais depuis l'arrêté interministériel du 5 mai 2009, l'ajout de substances radioactives est autorisé de façon légale, on pourra donc en ajouter délibérément et plus par erreur, quoiqu'en pense l’Autorité de Sûreté Nucléaire.

Si cet état de fait vous déplaît, vous pouvez soutenir la CRIIRAD qui se mobilise pour l'abrogation de ce texte de loi.

vendredi, septembre 18 2009

Zones moins noyées d'ondes ?!

Le MEEDDAT lance une expérimentation intéressante sur l'abaissement de l'exposition aux ondes.

Voilà une initiative qui pourrait s'avérer riche d'enseignements puiqu'en France, et dans une grande partie du monde, il n'existe plus de zone vierge sans exposition électromagnétique.

C'est ennuyeux pour pouvoir faire des comparaisons sanitaires par exemple :)

Rendez-vous ici pour les communes qui souhaitent poser candidature.

N'hésitez pas à encourager vos maires à jouer le jeu, nul doute qu'il y a une voie raisonnable pour le transport de l'information sans fil.

MAJ fév. 2010 : les candidatures sont bouclées, vous pouvez suivre le dossier ici.

samedi, août 15 2009

"Tant qu'on ne diminuera pas le cheptel animal, il n'y aura pas de solution"

Depuis quelques décennies maintenant, il y a un souci majeur en Bretagne de qualité de l'eau.

J'ai passé quelques années en Bretagne et j'y ai découvert qu'on pouvait n'utiliser que de l'eau en bouteille pour apaiser sa soif.

Avant de séjourner là-bas, j'avais déjà bu de l'eau de source ou minérale en bouteille, je vous rassure, mais j'ignorais qu'il existait des régions entière où l'on ne buvait plus l'eau du robinet :p

Le phénomène n'est pas marginal puisqu'on a constaté partout dans le monde une explosion de la consommation d'eau en bouteilles !

Il faut noter que dans les pays industrialisés, l'eau du robinet reprend du poil de la bête au dépens de l'eau en bouteille, le consommateur appréciant son plus faible coût et impact environnemental.

En France, l'une des motivations principales pour boire en bouteille est la crainte de la mauvaise qualité de l'eau du robinet, même si notre eau potable est parmi celles de meilleure qualité au monde.

Mais qui dit bonne qualité par rapport au reste du monde ne dit pas homogénéité de la qualité dans le pays ! Il y a en France des régions qui distribue de l'eau de très grande qualité alors que dans d'autres régions... on évite de boire l'eau du robinet.

Une étude du WWF en cours montre que c'est très clairement lié à l'agriculture puisque l'eau de ville est meilleure que l'eau des champs.

En Bretagne, on soupçonne les niveaux de nitrates dans l'eau de consommation de causer des cancers digestifs.

Surplus azoté en franceCancers digestifs en France

Mais, ces apports azotés en surnombre sont surtout la cause de l'eutrophisation des eaux de surface et des eaux marines côtières, entrainant une invasion saisonnière d'algues.

Jusqu'à présent ce n'était qu'une gêne très odorante pour les touristes, mais voilà qu'on craint que leur fermentation n'augmente la mortalité des promeneurs des plages !

vendredi, juillet 31 2009

Y'a pas mieux que les sytèmes passifs !

Je le dis depuis mes premiers billets ici : je crois beaucoup aux systèmes passifs (systèmes rendant des services sans ou en utilisant très peu d'énergies) !

Bien sûr, il n'y a pas besoin de beaucoup de jugeote pour deviner que les systèmes qui donnent le plus en prenant peu sont forcément bons !

Pourtant, ce n'est pas l'orientation que prend le domaine du bâtiment basse consommation en France. Scientistes à souhait, nombre de concepteurs français font de la pompe à chaleur et de la ventilation double-flux les références pour consommer peu.

Pourtant, l'importance des utilisateurs commence à être connue : on ne fait pas de basse énergie sans la complète adhésion et participation (fut-elle "apprenante") des occupants !

L'expérience de Bedzed en Angleterre a, à ce titre, apporté quelques enseignements : suivant l'implication des occupants, les factures varient de 1 à 6 ! Non négligeable...

Pire encore, la Suisse constate que des bâtiments pourtant labellisés Minergie consomment plus de trois fois plus que ce qui avait été calculé avant la construction !

Pourquoi ?

Et bien encore et toujours principalement à cause des occupants. Je suis sûr que vous vous demandez comment un simple occupant peut faire chuter la performance d'un bâtiment conçu si intelligemment par une escouade d'architectes et d'ingénieurs.

J'aurais tendance à vous dire : de la même façon que chaque terrien fait exploser chaque année notre record de consommation d'énergie, en dévoyant les systèmes pour plus de confort, de luxe même.

Ainsi, dans ces bâtiments Minergie conçus optimalement mais présentant des surconsommations, on a constaté que les logements sont chauffés bien plus fortement que la température de référence utilisée pour les calculs : 22.5°C au lieu de 20°C.

En France aussi, les premiers retours montrent que parmi les heureux possesseurs d'une maison basse-énergie, un certain nombre se félicite de pouvoir chauffer plus en payant le même prix qu'avant leur "conversion énergético-environnementale" :

Avant, on payait mille euros par an pour le chauffage. Maintenant, on paye toujours mille euros mais on chauffe à 23°C au lieu de 19°C ! Quel confort !

Autant dire qu'aucun concepteur n'avait vu le coup venir :(

Même si EDF ne vous le dit pas, je vous le dis : 1°C de plus dans ce bâtiment, c'est 16% de majoration des consommations de chauffage.


EDF_LeBebe Qui Parle
envoyé par Olivedeluynes. -

D'autres pratiques néfastes ont été constatées, comme fermer les volets le jour (hé mes calories solaires gratuites !) ou ouvrir les fenêtres en pleine saison de chauffe.

L'impact des occupants dans ce bâtiment basse-énergie augmente la facture d'environ 150%.

Enfin, il y a une autre source de surconsommation : l'écart de performance thermique du bâtiment entre le calcul initial et la réalité du terrain.

écart des consommations de chauffage entre prévisions et mesures

Bien sûr, c'est nullement étonnant parce que les études thermiques n'ont pas la prétention de prévoir les consommations futures telles l'oracle de Delphes (pour rester en Grèce, elles sont plus à rapprocher d'Hermès, guide des voyageurs), mais il est intéressant à noter comment la phase chantier peut bouger les lignes.

En effet, d'où vient l'écart sur la performance de l'enveloppe ?

Il vient de la sous-estimation des ponts thermiques (40% de la surconsommation) ! La pose des fenêtres n'a pas pu se faire avec les faibles niveaux de ponts thermiques attendus en phase conception.

Il vient ensuite de l'efficacité du récupérateur de la ventilation, largement surestimé (22% de la surconsommation) puis des apports internes électriques eux-aussi surestimé car le maître d'ouvrage a fait le choix a posteriori de solutions basses énergies (15% de la surconsommation).

écart de performance de l'enveloppe

Au final, le bâtiment reste plus économe en terme d'énergie primaire mais la divergence est importante et le bâtiment consomme beaucoup plus d'électricité que prévu. Il y a un basculement partiel de vecteurs énergétiques.

Basculement vers vecteur électrique

Mais alors que faire ? Quelles conclusions ?

Très simple : "Y'a pas mieux que les systèmes passifs". :)

Pour éviter que l'on bascule d'une société tout carbone à une société tout nucléaire, seuls les systèmes (et les usagers) les plus sobres sont à même de nous aider à réussir le défi.

Privilégier les systèmes simples et robustes, faire participer de façon active et apprenante les usagers des bâtiments est, à mon sens, la meilleure voie durable pour des bâtiments réellement basse-énergie.

source : LaRevueDurable, d'après la thèse de M. Zgraggen

lundi, juillet 27 2009

Pourquoi je ne suis pas favorable à l'A65 !

La tempête Klaus ayant quitté notre département, c'est la valse des engins de construction qui a pris le relais pour dévaster l'Est des Landes encore "sauvage", au motif de construire un nouvel équipement autoroutier à même de (dixit la société concessionnaire) :

  • Relier Pau à sa capitale en désenclavant la région de Mont de Marsan,
  • Permettre un gain de temps et du développement économique,
  • Apporter sécurité, fluidité, confort.

Le Grenelle de l'Environnement n'a posé aucun frein à tout cette gabegie d'énergie et d'argent public pour encore un autre équipement autoroutier en France (pays disposant déjà du plus gros réseau d'Europe !).

carte routière européenne

source : IENE

  • Désenclavement

Voilà un mot qui rencontre un fort succès depuis je ne sais combien d'années.

Si je peux me permettre une opinion personnelle, je vous parie un sac de carambars que ce sera dans quelques années un mot ringard qui symbolisera une politique de l'aménagement qu'on jugera absurde dans un futur proche !

Pourquoi absurde ?

D'abord éthymologiquement, il s'agirait moins de désenclaver Mont-de-Marsan que de l'enclaver dans un réseau autoroutier nouveau. Puisque enclaver c'est engager une chose dans une autre.

Mais non, on emploie désenclaver comme si la ville était prise dans la roche, prisonnière d'une nature hostile. Il y a dans notre utilisation de ce mot une évocation du mythe d'Andromède, attachée nue à un rocher sur la côte, et livrée à un monstre marin envoyée par Poséidon.

Heureusement, tel Persée le sauveur, l'autoroute A65 arrive, braves gens !

Construire un nouveau réseau autoroutier alors que l'on ne cesse de nous alarmer sur l'accélération du réchauffement climatique, qu'on nous parle de transport propre et de développement durable... est-ce bien raisonnable ?

L'autoroute A65, c'est en effet :

  • plus de 950.000 tonnes de CO2 larguées dans l'atmosphère à la construction et au minimum 125.000 tonnes/an à l'exploitation !
  • 150 km de bitume sur 2000 ha de milieux naturels créant un nouveau mitage d'une zone jusqu'alors peu atteinte par ce phénomène,
  • 4 millions de tonnes de granulats obligeant la création de toutes nouvelles gravières,
  • un investissement public de 1,2 Md € soit l'équivalent de la rénovation thermique à 50 kWh/m²/an de près de 100 000 logements.

Enfin, n'oublions pas qu'en facilitant la mobilité automobile sur deux sens, on rend difficile tous les autres flux sur toutes les directions. C'est la loi de l'acquis et de la perte : qui relie Pau à Bordeaux par une autoroute crée un obstacle à toutes les autres formes de vie de  part et d'autre de cet aménagement.

La route est un obstacle

source : Wildlife and traffic in Sweden

Bien sûr, tout le monde ou presque, se fout que la route éparpille les espaces naturels et même que l'on grignote toujours plus de terres à forts potentiels agricoles, pourvu que l'on gagne 1/3 de temps sur le trajet actuel. Le temps est pseudonyme de la vie, de notre vie.

Une Twingo part de Bordeaux à midi et roule à 90km/h sur l'autoroute Bordeaux-Pau. Une Golf GTI 16 soupapes fait le même trajet en partant à 13h de Bordeaux et roulant à 130km/h. On note d la distance parcourue par une voiture et t le temps écoulé depuis midi si bien que d=90t pour la Twingo et d=130(t-1) pour la Golf.
a) Représenter graphiquement les deux fonctions affines.
b) Qui a fait meilleur voyage ? Qui a regardé le paysage ?
c) Qui a le plus vieilli ?

  • Développement économique

Il est vraiment simpliste de croire qu'une autoroute enrichit les zones traversées.

Comptez avec moi le nombre de villages fantômes desservis par des échangeurs surchargés, on y a le bruit mais nulle retombées économiques (le boulanger a plié bagages, le restaurateur n'accueille plus que des routiers fatigués).

Parfois même on y fait passer sans honte des infrastructures innovantes sans laisser une possibilité de s'y connecter (fibres optiques dans la Haute Lande).

D'ailleurs, même chez les maîtres d'ouvrage, on a été averti qu'il n'y avait nulle illusion à se faire, comme le montre le rapport d'une étude "Impact socioéconomique de la future A65 en Béarn" menée pour la CCI de Pau :

« ... la création d’une autoroute n’est plus un atout spécifique : la plupart des territoires sont desservis, le transport routier n’est plus considéré comme un moyen de communication d’avenir et les coûts des transports par voies autoroutières sont dissuasifs (carburant et péage). ... A contrario,... le manque d’une liaison Nord Sud efficace dans la région et son manque de cohésion ont permis jusque là l’émergence de pôles relativement autonomes contrairement à d’autres région. »

Si Pau a pu développer sa propre université en liaison avec des activités innovantes (Turbomeca, IFP, etc.), c'est en partie grâce à l'absence de liaison avec Bordeaux qui sinon aurait sans doute jouer le rôle d'aspirateurs d'activités économiques.

  • Fluidité

Oui bien sûr, fluidifier c'est bien !

Mais fluidifier quoi ?

A65 et traffic routier

source : Observatoire des territoires

Si le traffic est important entre Mont-de-Marsan et Auch, il est faible en direction de Pau. D'expérience, je confirme...

L'état le reconnaît d'ailleurs lui-même pour le premier tronçon :

« Le trafic de la RN 524, extrêmement faible et ne comportant que très peu de poids lourds, ne représente pas un enjeu de sécurité routière pour la traversée de Captieux. » (source : Dossier des engagements de l'Etat page 14, en ligne sur le site de l'A65)

Enfin un petit agacement à propos du site de la société concessionnaire : quand vous parlez d'insertion paysagère ou environnementale, cessez de nous montrer de jolis coins de nature, montrez-nous réellement ce qu'est une autoroute insérée ;)

samedi, mars 14 2009

Pour des villes petites et denses

Un précédent billet m'a tout doucement amené aux avantages des villes petites et denses.

Une ville compacte et de taille humaine est en effet moins dévoreuse d'énergie, de ressources matérielles, énergétiques et humaines.

La petite (moyenne ?!) ville dense pourrait nous permettre d'être plus apte à nous adapter à ces temps de crises énergétiques, environnementales et économiques :

  • en permettant aux flux et réseaux de se maintenir le plus longtemps possible en cas de tempête, canicule, période glaciale,... tous ces phénomènes qui risquent de s'avérer plus fréquents avec le réchauffement climatique,
  • en minimisant les pertes de distribution de tous les flux (eau, gaz, électricité, etc.) et donc en minimisant notre impact environnemental et le montant de nos factures. 
  • en évitant de devoir disposer de réseaux dimensionnés pour 85 000 habitants quand on n'en dispose que de 30 000 (sic !),
  • en diminuant les déplacements et les pollutions associées,
  • en ouvrant la voie à de nouvelles technologies (réseau de chaleur, fibre optique, etc.) ou en augmentant les capacités des réseaux (plus de bande passante pour Internet, plus de qualité sur tous les réseaux,...)
  • etc.

Sur le seul point des déplacements, la relation entre densité urbaine et coûts de la mobilité sur la communauté plaide largement en faveur de la ville dense :

Villes Densité
(hab/ha)
% marche + cyclisme + transports en commun Coût du trajet
(% PIB)
Énergie
(MJ/hab)
Houston 9 5% 14,1% 86000
Sydney 19 25% 11,0% 30000
Londres 59 51% 7,7% 14500
Paris 48 56% 6,7% 15500
Munich 56 60% 5,8% 17500
Tokyo 86 68% 5,0% 11500
Hong-Kong 320 82% 5,0% 6500

densité et coûts

Bien évidemment, faute de statistiques pour des villes de taille plus modeste, les chiffres ici ont une valeur d'exemple et s'appliquent sans nul doute à des zones plus caractéristiques des villes moyennes européennes.

Le souci en France ne se situe pas tant au niveau de la faible densité de l'urbnisation mais plutôt au fait que cette densité tend à diminuer, à se diluer. Les constructions nouvelles provoquent toutes un effondrement de la densité en s'installant dans d'anciennes zones rurales devenues rurbaines. Le phénomène qui est à craindre dans nos régions est la poursuite du mitage urbain !

Regardez comme en  moins de 20 ans, Paris est venu manger ses campagnes :

Le phénomène est insidieux et l'on ne voit guère la pieuvre s'étendre. Quand l'animation se rembobine,  vous comme moi, avez dû être choqué de n'avoir rien vu venir.

Quand sur un lac, une colonie de nénuphars double son étendue en 24h alors il ne faudra pas plus d'un jour pour passer de la moitié du plan d'eau à sa totalité !

Nous voilà donc d'accord pour dire que le phénomène est grave d'autant plus que le coût sur notre PIB est important. Et en ces temps de recul du PIB, qui osera dire que 5 à 10 % du PIB ce n'est rien ?!

Parlons maintenant solutions. Loin de moi toute prétention d'apporter une réponse universelle aux problèmes de l'urbanisation galopante et du mitage urbain qui en découle, je souhaiterais simplement vous exposer quelques pistes qui ailleurs font la preuve d'un minimum d'efficacité.


ville dense
à suivre...

lundi, janvier 19 2009

Clim' City

Ah ben ça y est, ils l'ont fait !

SimCity a maintenant son pendant écocitoyen avec Clim'City, une réalisation aquitaine portée par Cap Sciences en partenariat avec la Région, l'ADEME et quelques industriels.

Bravo, je m'en vais de ce pas tester ce jeu que tout le monde s'accorde à juger comme réaliste et difficile !

Mais on gagne très très difficilement parce que c’est un jeu réaliste ! C’est ça qui est bien, il met les adeptes du Y’a qu’à faut qu’on devant des réalités très complexes. Ce jeu c’est une idée du centre de culture scientifique d’Aquitaine qui va d’ailleurs le diffuser sous forme de DVD dans les collèges et les lycées.

Les scientifiques qui font leur travail auprès des politiques, on vient d’en avoir un exemple très récent avec la lettre que le climatologue en chef de la Nasa, james Hansen, vient d’adresser à Barak et Michelle Obama. Dans cette lettre consultable sur le site du Monde.fr, le scientifique explique qu’il y a encore beaucoup de travail pour décarbonner l’économie américaine et que la classe politique est complètement déconnectée des problèmes climatiques.

Et bien Barack Obama pourra toujours s’entrainer avec Clim city, le jeu qui resssemble à une machine à gaz en forme de casse-tête.

David AbikerUn jeu en ligne pour lutter contre le réchauffement climatique
David Abiker - 9 janvier 2009
France Info

jeudi, septembre 25 2008

Mitage urbain

Densité de l'urbanisation

Je vous en parlais, il y a maintenant deux ans, en m'appuyant sur de belles cartes de l'Observatoire des territoires : la ville ne cesse de s'étaler et d'empiéter sur les espaces naturels et les terres agricoles.

Ce qui, jadis, était un trait d'humour dans la bouche d'Alphonse Allais, est devenu une habitude : "On devrait construire les villes à la campagne car l’air y est plus pur"... et les terres bon marché !

La solution passe par la maîtrise de la densité de l'urbanisation. Je suis partisan de la mise en place d'un indicateur d'utilité de l'urbanisation.

Un coefficient à même d'informer de l'efficience de l'urbanisation.

Je crois que les collectivités doivent imposer cela aux maitres d'œuvre, avec toute la subjectivité que cela implique !

occupation des sols en france
Un bel exemple de mitage de l'espace naturel aux USA !


vendredi, septembre 19 2008

El sangre del diablo

Nous vivons une époque formidable dans un pays formidable ! Non, non, je ne suis pas ironique, je le pense vraiment !

J'espère donc que tous ces cliquetis que fait la bourse en chutant, ce n'est pas le bruit du bonheur qui s'échappe... car comme le dit Renaud, "on reconnait le bonheur paraît-il au bruit qu'il fait quand il s'en va".

Pourquoi témoigné-je autant d'affection pour notre temps, mais aussi notre pays ?

Oh mais pour des raisons bien simple !

  • Parce que nous vivons vieux et que nous croisons même nos arrière petits enfants.
  • Parce que, grâce à la médecine encore, les femmes ne meurent plus en couche et la mortalité enfantine est un chiffre si petit que nous n'en parle même plus.
  • Parce que nous prenons le luxe de nous inquiéter de la température de nos locaux en été et de la pertinence de les climatiser.
  • Parce qu'en hiver, on se demande si 21°C ce n'est pas trop froid.
  • Parce que, quand on a faim, on mange.
  • Parce que quand on a soif, on boit, non pas de l'eau mais tout un tas de boissons différentes.
  • Parce que nous n'avons plus aucune notion du temps de parcours à pied qui sépare deux lieux éloignés de plusieurs kilomètres.
  • Parce que nous comptons les distances en heures de voiture...
  • Parce qu'on s'étonne encore que les Français ne partent pas tous en vacances.
  • Parce qu'on s'indigne de la montée des prix de l'essence...

STOP !

Tout est lié. Prenez le temps de remonter la liste et de vous rendre compte comme tout est lié, comme notre confort est lié au pétrole, comme notre santé l'est aussi, comme notre mobilité bien sûr aussi.

Si nous vivons une époque si formidable, c'est parce que le pétrole est encore abondant et peu cher, même à plus de 100$ le baril !

Oh le pétrole, je vous en ai parlé bien souvent sur ce blog.

Si aujourd'hui, je vous en reparle, c'est parce que je crois que vous êtes de plus en plus nombreux à avoir prix conscience de la déplétion des énergies fossiles et du risque majeur de voir la fin d'une période bénie.

À nouveau, permettez-moi de vous dire qu'il ne s'agit pas d'un risque mais d'une fatalité (à ne pas confondre avec fatalisme !).

El sangre del diablo se fait rare et cher. ce n'est que le début et bien sûr, malgré les avertissements de plus de 30 ans, nous ne sommes pas prêts.

Si je n'ai pas su vous convaincre jusqu'à présent, peut-être que, mieux que moi, ce documentaire, saura le faire.

"Cruel sera le réveil" est un très bon film, fait d'interviews d'experts reconnus (comme Colin Campbell) et d'extraits d'archives.

© Getty Images

On y évoque tous les aspects (à l'exception du réchauffement climatique) de la problématique énergétique.

  • Comment les économistes ont foi en la science et en la technologie.
  • Comment les scientifiques leur répondent que la problématique est autre.
  • Comment on exploite les derniers filons les plus polluants (sables bitumeux d'Alaska)
  • Comment le 4x4 est devenu symbole de richesse (tiens, au fait, leurs ventes s'effondrent en France).
  • Comment la ville va devoir s'adapter à la désertion des voitures.
  • À quel point les alternatives sont faibles face à la demande actuelle (de la nécessité des économies d'énergies si vous me permettez).
  • Combien Hubbert, dont on s'est beaucoup moqué, était un visionnaire.

Alors que faire ?

Comme l'explique si bien un des intervenants, pour agir, il nous faut plusieurs choses :

  1. de l'argent. Mais là pas de problème, nous avons déjà pris l'habitude de reporter notre dette sur nos enfants.
  2. du temps... aïe !
  3. de l'énergie... aïe aïe !

Il ya urgence à agir, peu de solutions si ce ne sont les économies d'énergie alors qu'est-ce qu'on attend, que font nos dirigeants ?

Il n'y a pas de réaction à attendre de nos politiques, tous simplement parce que nous les élisons sur... des promesses de jours meilleurs.

samedi, août 30 2008

Y'a pas que le réchauffement climatique

Le CO2 devient l'indicateur environnemental souverain alors que d'autres problématiques existent toujours !

Par exemple, n'oublions pas qu'en l'état actuel des choses, aucune solution durable n'a été trouvée pour le traitement et la gestion des déchets radioactifs. Aussi, dans une philosophie de diminution globale de notre impact environnemental, nous devrions limiter leur production. Il est donc intéressant, même si cela ne constitue pas un cadre réglementaire, à ce jour, de sensibiliser les professionnels du bâtiment aux conséquences de l'usage d'électricité en France.

Nous proposons, chez Enerco Conseils, une "étiquette Déchets Radioactifs" pour pouvoir comparer les bâtiments entre eux :

À l'heure où l'on prévoit un amendement pour favoriser le nucléaire, il me semble essentiel d'évoquer cette thématique !

Le succès de la REVA, les 400 millions promis pour le plan véhicules propres de Nicolas Sarkozy, l'alliance Renault/EDF, etc.... Notre envie folle de mobilité fait qu'un tel indicateur va aussi devenir pertinent dans le domaine du transport !

D'une économie tout carbone sur laquelle repose actuellement le secteur résidentiel comme les transports, allons-nous, sans culapabilité, passer à une économie tout nucléaire, au motif qu'elle ne réchauffe pas la planète ?!

jeudi, août 14 2008

Un geste pour la planète !

Je pense que si, tous ensemble, on s'y met, si nous faisons tous l'effort de faire un geste pour la planète... ben on va s'en sortir na !

Vous aussi, n'hésitez pas à utiliser cette bannière sur votre site en copiant-collant ce code sur votre site :

<a href="http://docsmartinez.free.fr/dotclear/index.php?2008/08/14/147-un-geste-pour-la-planete" title="Un geste pour la planète !"><img src="http://docsmartinez.free.fr/dotclear/public/ungestepourlaplanete.png" alt="" /></a>

Fausse manif anti-écolo à Lille le 27 Septembre
organisée par Greenpeace

En réalité, ce beau slogan est tiré d'une invitation de Greenpeace Lille à une fausse manif' anti-écolo :

dimanche, juillet 13 2008

trois petites questions ...


La ville durable
Seriez-vous prêt à abandonner votre rêve de pavillon pour habiter un éco-immeuble en ville ?
Tout à fait favorable
Plutôt favorable
Sans opinion
Plutôt défavorable
Tout à fait défavorable
Seriez-vous prêt à abandonner vos véhicules pour des modes de transport plus doux ?
Tout à fait favorable
Plutôt favorable
Sans opinion
Plutôt défavorable
Tout à fait défavorable
Seriez-vous prêt à vous investir pour que votre logement consomme moins ?
Tout à fait favorable
Plutôt favorable
Sans opinion
Plutôt défavorable
Tout à fait défavorable

Résultats

questionLe dernier sondage posté ici a reçu, à ce jour, près de 200 réponses !

Je vous en remercie, je vous avoue que je n'aurais pas attendu autant de sondés, et cela me fait vraiment très plaisir !

J'espère que vous serez tout aussi nombreux à venir tester Dimeco2 free edition preview qui devrait être accessible peu après le 14 juillet !

(genre par ici :) )

Puisque j'ai semble-t-il la chance de rencontrer parmi vous des volontaires pour ce genre de petit jeu, permettez-moi de vous en soumettre un nouveau.

Il s'agira ici d'étancher ma curiosité à propos de votre  motivation à faire de nos villes des lieux de vie "durables" et à faible impact environnemental.

Ces questions-là, je vous l'avoue, je les traîne avec mois depuis bien longtemps et je suis fort curieux de connaître vos réponses. N'hésitez pas à participer, que vous ayez une sensibilité environnementale ou non, quel que soit votre bord politique, votre profession, votre âge, etc.

Je serai déçu que seuls quelques bo-bo répondent ;)

Soyez très nombreux à répondre que je puisse montrer ces chiffres à des promoteurs immobiliers, des élus, des décideurs...

Commençons donc. !

1/ Imaginez que l'on vous propose de petits immeubles "basse énergie" (factures divisées par 2 par rapport à du neuf actuel) de 4 ou 5 étages en pleine ville, avec un surcoût de 10%... Vous sentez-vous prêt à réinvestir ainsi la ville, une ville plus dense mais plus "écologique" ?

2/ Si nous parvenions à convaincre des élus de privilégier les transports doux dans un éco-quartier balnéaire de plusieurs hectares, seriez-vous prêt à abandonner la voiture pour le vélo, les rollers, la marche à pied et des transports en commun de petite taille ?

3/ Actuellement, les occupants d'un logement n'interviennent plus sur leur habitat, ils règlent le thermostat de la climatisation et oublient de fermer les volets ou de créer des courants d'air quand le temps s'y prête. Et vous, que feriez-vous si on vous demandait d'investir un éco-bâtiment qui attendrait de vous des actions simples mais efficaces ?

vendredi, juillet 11 2008

Comment faire des économies d'énergies chez soi ?

La top-réponse était "en éteignant les veilles de ses appareils" !

Hé ben, avec un niveau de connaissance aussi élevé des économies d'énergies, on a encore du taf, nous !

mercredi, janvier 9 2008

Un puits canadien dans un collège autrichien


dimanche, décembre 30 2007

Construire en monomur


erreurs monomur
Il semble qu'en France la brique Monomur connaisse un certain succès !
 
Malheureusement, ce type de matériau ne se manipule pas du tout comme les blocs béton si chers à nos contructeurs français.
De nombreuses malfaçons sont possibles et sont à même de causer une baisse drastique des performances. C'est d'autant plus embêtant que l'on construit en monomur justement pour obtenir des performances énergétiques, si ce n'est fortes, en tout cas de bonnes qualité.
Voici donc ici les malfaçons les plus courantes. Elles sont finalement de deux ordres : la mauvaise connaissance de la monomur et l'utilisation du béton comme d'un emplâtre universel.

Dans la rubrique méconnaissance du produit, on retrouve les problèmes de minceurs de joints, d'absence de fentes, d'utilisation correcte des accessoires ... etc. Même si la brique monomur est une brique, elle ne doit surtout pas être manipulée par les maçons comme les briques ordinaires qu'ils utilisaient jusqu'alors. Il faut notamment éviter les découpes sauvages et, c'est le deuxième type d'erreurs, l'utilisation à-tout-va du bétôn pour réparer ici un problème de rattrapage de fentes, là pour boucher un trou plus gros, etc. Ce type d'erreur-là est vraiment et malheureusement très classique :(

La brique monomur n'est pas la meilleure façon de construire, il n'y a pas un matériau qui puisse revendiquer ce titre. Tout est une question de compromis, d'adaptation aux besoins et à la situation.

La monomur n'est pas la solution la plus isolante ni, sans doute, la plus écologique mais c'est une méthode de construction qui peut très bien s'adapter à certaines situations. Les malfaçons possibles sont nombreuses et les concurrents ne manquent pas de le faire savoir à qui veut l'entendre, alors si vous décidez de construire en monomur, faites-vous accompagner sur votre projet par des professionnels de qualité.

Il ne s'agit nullement de jeter le haro sur la brique monomur, comme le font ses concurrents, il s'agit d'une solution constructive qui peut être très efficace et très confortable mais attention aux travaux !

ps : vous possédez des photos d'exemples de malfaçon sur des techniques de construction diverses (béton cellulaire, monomur, etc.), envoyez-moi vos photos ! Les plus belles seront publiées ici ;)

vendredi, septembre 21 2007

« Le Grenelle de l’environnement peut aller très loin ! »

Politis,

Claude Marie Vadrot

jeudi 20 septembre 2007

 

Ingénieure du génie rural, des eaux et des forêts, Nathalie Kosciusko-Morizet a une réputation d’écologiste sincère et compétente. Secrétaire d’État à l’Écologie dans un gouvernement libéral, pourra-t-elle se faire entendre ?


Vous avez la réputation de bien connaître les dossiers sur la nature et l’environnement. C’est une passion personnelle, un choix raisonné, un choix politique ?

Nathalie Kosciusko-Morizet  : C’est un choix que j’ai fait avant d’entrer en politique, il y a dix ans, quand j’étais encore étudiante. Il s’agit donc d’un choix personnel. Après les sciences dures, j’ai voulu m’initier à la biologie, à l’écologie, au fonctionnement des écosystèmes. Ce qui m’a permis de comprendre que l’écologie était le grand enjeu du XXIe siècle et qu’il était temps de modifier, de réinterpréter des politiques publiques dont beaucoup sont à bout de souffle.

Est-ce que votre intérêt pour la démarche écologique, votre engagement ne sont pas en contradiction avec le système économique auquel vous êtes identifiée ?

Le gouvernement dont je fais partie croit à l’économie de marché mais aussi à ses régulations. Les économies très administrées sont catastrophiques pour l’environnement, ne serait-ce que parce que, dans ces situations, les gens ne se sentent pas partie prenante ; et alors les politiques environnementales ne marchent pas bien. Donc, nous sommes dans un libéralisme régulé, pas dans l’ultralibéralisme, ce qui nous offre des possibilités d’action. N’oubliez pas que ce sont les libéraux qui ont inventé les régulations.

Que voudriez-vous réussir avant que les aléas de la politique ne vous amènent à quitter votre poste ?

Au moins deux choses. D’abord, sur le plan international, réussir à ce que la France reprenne le leadership dans les négociations sur le climat. Il y a urgence. Sur le plan intérieur, je ne crois pas à la décroissance, mais je veux convaincre qu’il nous faut passer à une économie qui soit créatrice d’emplois et renonce au gâchis actuellement organisé par notre société. Je voudrais que chacun comprenne que l’on crée des désordres en mettant en avant la consommation et la destruction. On peut y arriver sans décroissance, en se focalisant sur la qualité. Il existe une demande émergente en ce sens, et je veux y répondre.

Les rares bons ministres de l’Environnement, sur les 29 qui se sont succédé depuis 1971, ont tous payé leurs convictions de leur carrière politique, cela ne vous inquiète pas ?

Oui, des gens m’ont dit cela au ministère. Je ne sais pas répondre à cette question. Mais j’ai la conviction qu’il est possible de faire une carrière politique en allant au bout de soi-même. Nous sommes tellement surexposés, médiatiquement, que, si le public perçoit une dissonance entre l’image et la réalité, cela ne marche pas. Les gens veulent que les politiques soient vrais, qu’ils évitent le mensonge ; alors si on pense réussir en ressemblant aux autres, cela ne fonctionne pas, ce n’est pas moral. On m’a dit aussi qu’un politique qui se marque trop se perd. Mais j’évite de me poser la question que vous évoquez.

En matière d’écologie, la droite et la gauche ne se cantonnent-elles pas dans l’incantation ?

D’une façon générale, dans ce domaine, les élus ont un temps de retard, je l’ai constaté en bataillant durement pour faire adopter la Charte de l’environnement voulue par Jacques Chirac. Vous savez, ce n’était pas gagné d’avance ; au début, il n’y avait pas de majorité pour ce texte. Le déficit écologique reste important dans le monde politique. Le manque de culture scientifique y est manifeste. Et les élus locaux voient dans le monde associatif des empêcheurs de tourner en rond. Mais je compte beaucoup sur les femmes, sur les mères de famille pour amener les élus à changer. Car il y a dans la maternité un souci de l’autre, de la santé, de l’alimentation saine qui pèsera de plus en plus : les femmes ont toujours été nombreuses dans les associations environnementalistes.

À quoi la Charte de l’environnement a-t-elle servi ?

D’abord, j’ai vu des élus basculer au cours de la discussion ; ils se sont rendu compte qu’il existait une demande de l’opinion. N’avoir rien dans la Constitution sur ce nouveau droit de l’homme était un manque, l’y ajouter est un symbole. Cette charte n’a pas encore donné tout son potentiel, elle n’a pas été utilisée par des élus pour contester une loi. Mais ­c’est très important­ des associations ont déjà utilisé avec succès l’article 5, qui porte sur le principe de précaution, devant des tribunaux administratifs pour contester une décision.

Le « Grenelle de l’environnement » est dans tous les esprits : est-il bien raisonnable de réunir tant de monde ? La recherche de consensus ne risque-t-elle pas d’être contre-productive ?

Le « Grenelle » est d’abord une méthode, une recherche de partenariat pour voir sur quoi tous les acteurs sont prêts à faire un effort. J’ai senti qu’il existait un besoin de mobiliser tout le monde et un désir de beaucoup de Français de se bouger. J’ai donc l’impression que, d’ici à la fin du mois d’octobre, il peut se passer quelque chose, des accords surprenants. Je crois qu’il sera possible d’aller très loin : les thèmes abordés touchent tout le monde. Ce Grenelle est l’illustration d’une biodiversité. Et nous recevons, avec Jean-Louis Borloo, des lettres d’insultes de ceux qui ne participent pas. C’est bon signe ! Cela ne les empêche pas de nous envoyer ensuite leurs suggestions.

Abordons maintenant les questions qui fâchent. Le nucléaire ?

Le Président a été très clair, on ne revient pas sur les décisions prises... Mais pourquoi ne pas se donner comme objectif de devenir leader des énergies renouvelables, de la même façon que nous sommes déjà leader sur le nucléaire ?

Et les OGM ?

La situation actuelle est d’autant moins satisfaisante que les décrets ont écarté le débat et ne transposent pas intégralement la Directive européenne. L’État est pris en défaut, notamment en défaut de transparence. Il faudra une loi, ne serait-ce que pour établir les responsabilités juridiques. Il faudra aussi une refonte des organismes consultatifs, qui sont à bout de souffle. Nous pouvons aussi proposer des modifications aux autres pays européens, et profiter pour cela de ce que la France présidera l’Union européenne au deuxième semestre 2008.

Un moratoire ?

C’est en débat dans le Grenelle. Mais, attention, le mot cache, selon les interlocuteurs, des revendications différentes. Moratoire sur tous les OGM, y compris la recherche, y compris les OGM pharmaceutiques ? Moratoire sur les OGM alimentaires ? Moratoire sur les cultures en plein champ ? Moratoire sur les nouvelles cultures commerciales ? Moratoire sur les OGM-pesticides ? Moratoire sur un OGM en particulier ? À ce stade, les discussions courent, et il n’est pas encore temps de les trancher...

Le réchauffement climatique ?

Je ne suis pas d’un optimisme radieux. Je vais bientôt à Washington représenter la France dans une table ronde lancée par les Américains sur le sujet. Je veux convaincre qu’il faut que chacun oublie ses égoïsmes ou ses intérêts immédiats pour agir efficacement. La situation actuelle ne peut pas durer. Le président de la République rappelait dans son discours aux ambassadeurs qu’un grand pays comme les États-Unis devait aussi être exemplaire pour l’environnement.

Terminons par une initiative qui paraît faire l’unanimité : l’opération Vélib’.

C’est un succès mérité, j’aime bien, j’ai essayé en empruntant la carte d’abonnement de ma directrice de cabinet. Il faudrait simplement que Paris ne joue pas trop perso et ne se replie pas sur lui-même, et pense, en matière de transport, aux villes de la périphérie parisienne.


dimanche, août 12 2007

Ich komme aus Freiburg zurück (Je reviens de Fribourg)

souvenirs choisisQuand on bosse dans l'efficacité énergétique, la ville de Freiburg-im-Breisgau (Allemagne) est un peu un lieu de pélerinage obligatoire.

Et bien çà y est, j'ai effectué le voyage et je vais vous raconter tout cela avec quelques photos.
poubelle
À peine arrivé, on s'étonne déjà devant les poubelles à 4 caissons pour le recyclage des déchets.

Fribourg est une ville moyenne de 200 000 habitants mais qui a le cachet d'une petite ville un peu bourgeoise planquée dans la montagne. Tout autour, c'est la fameuse Forêt Noire ! Ce paysage montagneux et forestier qui entoure la capitale du Bade-Wurtemberg est assez étonnant mais très  plaisant. En quelques minutes, vous pouvez vous retrouver en pleine sapinière au-dessus de la ville. Question climat, c'est une région au climat doux (la plus chaude d'Allemagne ?!) mais les précipitations sont nombreuses et violentes, particulièrement en été.

centre-ville
Le tramway, les trottoirs en demi-galets du Rhin, une porte de la ville... voilà Fribourg l'ancienne !
D'un point de vue architectural, je crois qu'on doit pouvoir parler de baroque du fait des jeux de contraste et de l'aspect massif des bâtiments.

Fribourg est une ville très verte, les rues regorgent de beaux arbres anciens (rares en France), les balcons et les allées débordent souvent d'un amas de plantes de toutes sortes. C'est également un ville d'eau (pas seulement d'eau de pluie) où l'on trouve pléthores de fontaines, ruisseaux, torrents et petits canaux.
fleurs
Pour les plantes des villes, Fribourg est encore un espace de liberté.
Soyons honnête, ma première impression a été très bonne alors que je ne partais pas d'un a priori positif craignant de découvrir une ville très froide bien loin de mes terres gasconnes :)
Je n'ai pas simplement rejoint ce joli coin pour me balader et faire du tourisme mais pour profiter d'un guide de grande valeur dans le domaine de la maison passive.Ce guide, c'est M. Gies, architecte fribourgeois, modeste créateur entre-autre du premier logement collectif passif d'Allemagne (et donc du monde) : WOHNEN & ARBEITEN (vivre & travailler).
Wohnen & Arbeiten
Compact et doté d'une enveloppe thermique très efficace, le bâtiment Wohnen & Arbeiten se contente de 10,8 kWh/m²/an pour maintenir une ambiance thermique confortable.

Ce bâtiment, conçu au tout début de la réhabilitation du quartier Vauban, est un défi relevé avec brio à lui tout seul. Il a été bâti il y a maintenant plus de huit ans et a ouvert la voie à d'autres après lui. Ce n'est pas simplement un bâtiment passif mais tout un concept de qualité environnementale. Les toilettes assisté par dépression permettent de faire des économies d'eau et de produire du biogaz via un digesteur en sous-sol. Toute l'architecture du bâtiment a été optimisée de façon à avoir la meilleure performance pour le coût le plus faible (concepts bioclimatiques notamment). Ce bâtiment est une commande d'un maître d'ouvrage privé constitué d'une quarantaine de particuliers souhaitant accéder à la propriété. Autant avouer que c'est là aussi un défi important qui a été relevé que d'obtenir le compromis qui satisfasse tout le monde ...
ecocomparateur
Train, avion et voiture sont sur le bateau du réchauffement climatique. Qui tombe à l'eau ?

Il y aurait beaucoup à dire, le plus simple est que vous vous y rendiez. Je crois savoir que des visites y sont organisées encore, près de 10 ans après la pose de la première pierre ... Au désespoir sans doute des occupants, Wohnen & Arbeiten  est encore un exemple à suivre !

Puisque je vous parle de vous rendre dans le quartier Vauban, parlons un peu de transport. La SNCF communique sur l'éco-innocuité de son transport vis-à-vis du réchauffement climatique via un outil en ligne : l'EcoComparateur.

Sur le trajet que j'ai emprunté en TGV de Bordeaux à Strasbourg, je suis responsable de l'émission de 6 kilogrammes d'équivalent CO
passif et bardage
Qui dit passif ne dit pas monotonie et absence de fantaisie architecturale ! Ici une ôde aux bardages (lames de bois verticales et carreaux d'ardoise).
2. Mais si j'avais décidé de me déplacer en avion, j'aurais débité mon "capital réchauffement climatique" de 135 kg CO2; et de 194 kg en cas de déplacement en voiture. Autant vous dire que je vous invite à privilégier le train ;) ... Fin de la parenthèse sur les transports, revenons au quartier Vauban ...

arbres et verdure
La végétation dans le quartier de Vauban est bien souvent luxuriante. On y trouve de grands arbres que les bulldozers ont dû épargnés lors de la construction des nouveaux bâtiments passifs.
Loin de moi l'idée de vous en faire un descriptif historique, vous trouverez tout cela en ligne très facilement, par exemple ici. Vauban est un quartier très particulier, longtemps peuplé de squatteurs (toujours présents dans leurs camions), c'est un laboratoire expérimental en grandeur nature.Ici, les fribourgeois ont osé des expériences de toute sorte, depuis de modestes projets de changement des vocations traditionnelles des pièces, jusqu'au banissement plus ou moins strict des automobiles en passant par la maison paille ou  le quartier solaire. Des choses audacieuses, d'autres moins mais une belle mixité de projets si ce n'est de population. En tout cas, aucun programme d'une telle ampleur n'a encore poussé en france !
photovoltaique
Qui a peur des panneaux photovoltaïque ?! C'est pas moi, c'est pas moi ... !

L'impression laissée c'est que, ici au moins, on ose s'aventurer dans des voies alternatives et tester leur efficacité. On ose laisser la faune et la flore coloniser des fossés verdoyants, on teste l'efficacité de ces derniers dans la gestion de l'eau de pluie; on tente de laisser de la place aux arbres de plus de 15 ans ... Les Baugruppen  ont fait naître une petite démocratie de quartier innovante, peut-être un peu élitiste mais qui a le grand mérite d'exister.
quartier solaire
Ici le quartier des bâtiments à énergie positive. Leur suréquipement en panneaux photovoltaïque leur permet de présenter un bilan énergétique positif en fin d'année.























à suivre ...

cohabitat à w&a
la bonne maison




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