Un précédent billet m'a tout doucement amené aux avantages des villes petites et denses.

Une ville compacte et de taille humaine est en effet moins dévoreuse d'énergie, de ressources matérielles, énergétiques et humaines.

La petite (moyenne ?!) ville dense pourrait nous permettre d'être plus apte à nous adapter à ces temps de crises énergétiques, environnementales et économiques :

  • en permettant aux flux et réseaux de se maintenir le plus longtemps possible en cas de tempête, canicule, période glaciale,... tous ces phénomènes qui risquent de s'avérer plus fréquents avec le réchauffement climatique,
  • en minimisant les pertes de distribution de tous les flux (eau, gaz, électricité, etc.) et donc en minimisant notre impact environnemental et le montant de nos factures. 
  • en évitant de devoir disposer de réseaux dimensionnés pour 85 000 habitants quand on n'en dispose que de 30 000 (sic !),
  • en diminuant les déplacements et les pollutions associées,
  • en ouvrant la voie à de nouvelles technologies (réseau de chaleur, fibre optique, etc.) ou en augmentant les capacités des réseaux (plus de bande passante pour Internet, plus de qualité sur tous les réseaux,...)
  • etc.

Sur le seul point des déplacements, la relation entre densité urbaine et coûts de la mobilité sur la communauté plaide largement en faveur de la ville dense :

Villes Densité
(hab/ha)
% marche + cyclisme + transports en commun Coût du trajet
(% PIB)
Énergie
(MJ/hab)
Houston 9 5% 14,1% 86000
Sydney 19 25% 11,0% 30000
Londres 59 51% 7,7% 14500
Paris 48 56% 6,7% 15500
Munich 56 60% 5,8% 17500
Tokyo 86 68% 5,0% 11500
Hong-Kong 320 82% 5,0% 6500

densité et coûts

Bien évidemment, faute de statistiques pour des villes de taille plus modeste, les chiffres ici ont une valeur d'exemple et s'appliquent sans nul doute à des zones plus caractéristiques des villes moyennes européennes.

Le souci en France ne se situe pas tant au niveau de la faible densité de l'urbnisation mais plutôt au fait que cette densité tend à diminuer, à se diluer. Les constructions nouvelles provoquent toutes un effondrement de la densité en s'installant dans d'anciennes zones rurales devenues rurbaines. Le phénomène qui est à craindre dans nos régions est la poursuite du mitage urbain !

Regardez comme en  moins de 20 ans, Paris est venu manger ses campagnes :

Le phénomène est insidieux et l'on ne voit guère la pieuvre s'étendre. Quand l'animation se rembobine,  vous comme moi, avez dû être choqué de n'avoir rien vu venir.

Quand sur un lac, une colonie de nénuphars double son étendue en 24h alors il ne faudra pas plus d'un jour pour passer de la moitié du plan d'eau à sa totalité !

Nous voilà donc d'accord pour dire que le phénomène est grave d'autant plus que le coût sur notre PIB est important. Et en ces temps de recul du PIB, qui osera dire que 5 à 10 % du PIB ce n'est rien ?!

Parlons maintenant solutions. Loin de moi toute prétention d'apporter une réponse universelle aux problèmes de l'urbanisation galopante et du mitage urbain qui en découle, je souhaiterais simplement vous exposer quelques pistes qui ailleurs font la preuve d'un minimum d'efficacité.


ville dense
à suivre...