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Mot-clé - urbanisme

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samedi, mars 14 2009

Pour des villes petites et denses

Un précédent billet m'a tout doucement amené aux avantages des villes petites et denses.

Une ville compacte et de taille humaine est en effet moins dévoreuse d'énergie, de ressources matérielles, énergétiques et humaines.

La petite (moyenne ?!) ville dense pourrait nous permettre d'être plus apte à nous adapter à ces temps de crises énergétiques, environnementales et économiques :

  • en permettant aux flux et réseaux de se maintenir le plus longtemps possible en cas de tempête, canicule, période glaciale,... tous ces phénomènes qui risquent de s'avérer plus fréquents avec le réchauffement climatique,
  • en minimisant les pertes de distribution de tous les flux (eau, gaz, électricité, etc.) et donc en minimisant notre impact environnemental et le montant de nos factures. 
  • en évitant de devoir disposer de réseaux dimensionnés pour 85 000 habitants quand on n'en dispose que de 30 000 (sic !),
  • en diminuant les déplacements et les pollutions associées,
  • en ouvrant la voie à de nouvelles technologies (réseau de chaleur, fibre optique, etc.) ou en augmentant les capacités des réseaux (plus de bande passante pour Internet, plus de qualité sur tous les réseaux,...)
  • etc.

Sur le seul point des déplacements, la relation entre densité urbaine et coûts de la mobilité sur la communauté plaide largement en faveur de la ville dense :

Villes Densité
(hab/ha)
% marche + cyclisme + transports en commun Coût du trajet
(% PIB)
Énergie
(MJ/hab)
Houston 9 5% 14,1% 86000
Sydney 19 25% 11,0% 30000
Londres 59 51% 7,7% 14500
Paris 48 56% 6,7% 15500
Munich 56 60% 5,8% 17500
Tokyo 86 68% 5,0% 11500
Hong-Kong 320 82% 5,0% 6500

densité et coûts

Bien évidemment, faute de statistiques pour des villes de taille plus modeste, les chiffres ici ont une valeur d'exemple et s'appliquent sans nul doute à des zones plus caractéristiques des villes moyennes européennes.

Le souci en France ne se situe pas tant au niveau de la faible densité de l'urbnisation mais plutôt au fait que cette densité tend à diminuer, à se diluer. Les constructions nouvelles provoquent toutes un effondrement de la densité en s'installant dans d'anciennes zones rurales devenues rurbaines. Le phénomène qui est à craindre dans nos régions est la poursuite du mitage urbain !

Regardez comme en  moins de 20 ans, Paris est venu manger ses campagnes :

Le phénomène est insidieux et l'on ne voit guère la pieuvre s'étendre. Quand l'animation se rembobine,  vous comme moi, avez dû être choqué de n'avoir rien vu venir.

Quand sur un lac, une colonie de nénuphars double son étendue en 24h alors il ne faudra pas plus d'un jour pour passer de la moitié du plan d'eau à sa totalité !

Nous voilà donc d'accord pour dire que le phénomène est grave d'autant plus que le coût sur notre PIB est important. Et en ces temps de recul du PIB, qui osera dire que 5 à 10 % du PIB ce n'est rien ?!

Parlons maintenant solutions. Loin de moi toute prétention d'apporter une réponse universelle aux problèmes de l'urbanisation galopante et du mitage urbain qui en découle, je souhaiterais simplement vous exposer quelques pistes qui ailleurs font la preuve d'un minimum d'efficacité.


ville dense
à suivre...

jeudi, septembre 25 2008

Mitage urbain

Densité de l'urbanisation

Je vous en parlais, il y a maintenant deux ans, en m'appuyant sur de belles cartes de l'Observatoire des territoires : la ville ne cesse de s'étaler et d'empiéter sur les espaces naturels et les terres agricoles.

Ce qui, jadis, était un trait d'humour dans la bouche d'Alphonse Allais, est devenu une habitude : "On devrait construire les villes à la campagne car l’air y est plus pur"... et les terres bon marché !

La solution passe par la maîtrise de la densité de l'urbanisation. Je suis partisan de la mise en place d'un indicateur d'utilité de l'urbanisation.

Un coefficient à même d'informer de l'efficience de l'urbanisation.

Je crois que les collectivités doivent imposer cela aux maitres d'œuvre, avec toute la subjectivité que cela implique !

occupation des sols en france
Un bel exemple de mitage de l'espace naturel aux USA !


dimanche, juillet 13 2008

trois petites questions ...


La ville durable
Seriez-vous prêt à abandonner votre rêve de pavillon pour habiter un éco-immeuble en ville ?
Tout à fait favorable
Plutôt favorable
Sans opinion
Plutôt défavorable
Tout à fait défavorable
Seriez-vous prêt à abandonner vos véhicules pour des modes de transport plus doux ?
Tout à fait favorable
Plutôt favorable
Sans opinion
Plutôt défavorable
Tout à fait défavorable
Seriez-vous prêt à vous investir pour que votre logement consomme moins ?
Tout à fait favorable
Plutôt favorable
Sans opinion
Plutôt défavorable
Tout à fait défavorable

Résultats

questionLe dernier sondage posté ici a reçu, à ce jour, près de 200 réponses !

Je vous en remercie, je vous avoue que je n'aurais pas attendu autant de sondés, et cela me fait vraiment très plaisir !

J'espère que vous serez tout aussi nombreux à venir tester Dimeco2 free edition preview qui devrait être accessible peu après le 14 juillet !

(genre par ici :) )

Puisque j'ai semble-t-il la chance de rencontrer parmi vous des volontaires pour ce genre de petit jeu, permettez-moi de vous en soumettre un nouveau.

Il s'agira ici d'étancher ma curiosité à propos de votre  motivation à faire de nos villes des lieux de vie "durables" et à faible impact environnemental.

Ces questions-là, je vous l'avoue, je les traîne avec mois depuis bien longtemps et je suis fort curieux de connaître vos réponses. N'hésitez pas à participer, que vous ayez une sensibilité environnementale ou non, quel que soit votre bord politique, votre profession, votre âge, etc.

Je serai déçu que seuls quelques bo-bo répondent ;)

Soyez très nombreux à répondre que je puisse montrer ces chiffres à des promoteurs immobiliers, des élus, des décideurs...

Commençons donc. !

1/ Imaginez que l'on vous propose de petits immeubles "basse énergie" (factures divisées par 2 par rapport à du neuf actuel) de 4 ou 5 étages en pleine ville, avec un surcoût de 10%... Vous sentez-vous prêt à réinvestir ainsi la ville, une ville plus dense mais plus "écologique" ?

2/ Si nous parvenions à convaincre des élus de privilégier les transports doux dans un éco-quartier balnéaire de plusieurs hectares, seriez-vous prêt à abandonner la voiture pour le vélo, les rollers, la marche à pied et des transports en commun de petite taille ?

3/ Actuellement, les occupants d'un logement n'interviennent plus sur leur habitat, ils règlent le thermostat de la climatisation et oublient de fermer les volets ou de créer des courants d'air quand le temps s'y prête. Et vous, que feriez-vous si on vous demandait d'investir un éco-bâtiment qui attendrait de vous des actions simples mais efficaces ?

mardi, octobre 24 2006

La parcellisation ou le mitage des espaces naturels

L'histoire des banlieues qui dévorent les campagnes.
Il est difficile d'ignorer que partout en France (ou presque) les villes s'agrandissent et ce en suivant une courbe exponentielle. Comme l'explique Jean-Marc Jancovici, spécialiste des changement climatiques, les villes s'accroissent par leur périphérie à un rythme tel qu'il nous reste sans doute moins d'un siècle avant que l'espace foncier ne se réduisent à peau de chagrin.
C'est là une première facette du problème, nous urbanisons notre environnement à une vitesse vertigineuse. La part des sols artificialisés ne cessent d'augmenter !

Quand je vois les jolies cartes de l'Observatoire des territoires, je ne peux m'empêcher de penser au jeu de la vie de J. Conway. L'analogie entre ce jeu et l'évolution des populations de bactérie lui a valu ce nom si ... étonnant. Mais à bien à y regarder, ce jeu traduit de façon schématique - mais pas complètement fausse - beaucoup d'autres phénomènes de croissance par la périphérie, par exemple la croissance urbaine. Essayez-vous à ce jeu et découvrez avec stupeur comment des populations à la démographie explosive peuvent en quelques tours se voir réduire à presque rien ! Comme quoi, la roue peut tourner :s
Seulement, je vois une deuxième facette à ce problème d'artificialisation du territoire, que mes faibles connaissances en biologie ne me permettent pas d'analyser en profondeur.
Notre territoire ne fait en effet pas simplement que s'urbaniser, l'artificialisation se fait par parcelles, faisant se côtoyer de très près espaces bétonnés et espaces naturels. Si bien qu'on assiste à une parcellisation un mitage des espaces naturels. Alors que l'on nous annonce la forêt en croissance (+9% en France je crois), la superficie moyenne des bois me semble se réduire et la pénétration des infrastructures humaines (chemins, mobiliers, ...) dans ces milieux augmenter ...
La démographie humaine augmente et se propage dans les campagnes.

Deux dangers nous guettent, je présume : l'éparpillement des populations et la menace qui pèse sur la biodiversité.
Sur ce dernier point, je ne peux être que bref. La pression démographique exercée sur nos campagnes met sans nul doute à mal la biodiversité. Il me paraît clair que cette parcellisation des territoires et l'augmentation de la présence humaine dans les espaces naturels (du fait de la promiscuité du béton avec la "campagne") ne peut qu'avoir un impact négatif sur la richesse de la faune et la flore. On va sans doute vers une augmentation des populations de "nuisibles" et d'espèces supportant l'urbanisation. Mais là, l'avis d'un biologiste me serait bien utile.

Maintenant, quel est le danger occasionné par l'éparpillement des populations ? Là encore, je ne me prétends nullement spécialiste de la question. Simplement, la menace que fait peser la déplétion des énergies fossiles doit nous amener à densifier les villes et à en réduire la taille. Pourquoi ? Pour diminuer les frais de transport ! L'avenir n'est sans doute pas à s'éloigner des villes pour bénéficier de l'air pur des campagnes, et à prendre sa voiture tous les matins comme on le voit de plus en plus aujourd'hui. L'avenir est à plus d'autonomie : plus d'autonomie énergétique de nos habitations comme de nos villes !

Selon moi, il est grand temps d'engager de profondes modifications de notre paysage urbain, d'abord parce quil y a urgence, le pic pétrolier n'étant sans doute plus très loin, et ensuite parce que l'urbanisme souffre d'une inertie énorme (au moins 30 ans) et qu'il faut donc planifier à l'avance.


Inculte que je suis, j'ai découvert un livre qui fait référence : "La rurbanisation ou la ville éparpillée", G. Bauer, J.-M. Roux, Paris, Seuil, 1976

Si vous ne savez pas quoi m'offrir ... :)