Docsmartinez

Aller au contenu | Aller au menu | Aller à la recherche

Mot-clé - passif

Fil des billets

vendredi, juillet 31 2009

Y'a pas mieux que les sytèmes passifs !

Je le dis depuis mes premiers billets ici : je crois beaucoup aux systèmes passifs (systèmes rendant des services sans ou en utilisant très peu d'énergies) !

Bien sûr, il n'y a pas besoin de beaucoup de jugeote pour deviner que les systèmes qui donnent le plus en prenant peu sont forcément bons !

Pourtant, ce n'est pas l'orientation que prend le domaine du bâtiment basse consommation en France. Scientistes à souhait, nombre de concepteurs français font de la pompe à chaleur et de la ventilation double-flux les références pour consommer peu.

Pourtant, l'importance des utilisateurs commence à être connue : on ne fait pas de basse énergie sans la complète adhésion et participation (fut-elle "apprenante") des occupants !

L'expérience de Bedzed en Angleterre a, à ce titre, apporté quelques enseignements : suivant l'implication des occupants, les factures varient de 1 à 6 ! Non négligeable...

Pire encore, la Suisse constate que des bâtiments pourtant labellisés Minergie consomment plus de trois fois plus que ce qui avait été calculé avant la construction !

Pourquoi ?

Et bien encore et toujours principalement à cause des occupants. Je suis sûr que vous vous demandez comment un simple occupant peut faire chuter la performance d'un bâtiment conçu si intelligemment par une escouade d'architectes et d'ingénieurs.

J'aurais tendance à vous dire : de la même façon que chaque terrien fait exploser chaque année notre record de consommation d'énergie, en dévoyant les systèmes pour plus de confort, de luxe même.

Ainsi, dans ces bâtiments Minergie conçus optimalement mais présentant des surconsommations, on a constaté que les logements sont chauffés bien plus fortement que la température de référence utilisée pour les calculs : 22.5°C au lieu de 20°C.

En France aussi, les premiers retours montrent que parmi les heureux possesseurs d'une maison basse-énergie, un certain nombre se félicite de pouvoir chauffer plus en payant le même prix qu'avant leur "conversion énergético-environnementale" :

Avant, on payait mille euros par an pour le chauffage. Maintenant, on paye toujours mille euros mais on chauffe à 23°C au lieu de 19°C ! Quel confort !

Autant dire qu'aucun concepteur n'avait vu le coup venir :(

Même si EDF ne vous le dit pas, je vous le dis : 1°C de plus dans ce bâtiment, c'est 16% de majoration des consommations de chauffage.


EDF_LeBebe Qui Parle
envoyé par Olivedeluynes. -

D'autres pratiques néfastes ont été constatées, comme fermer les volets le jour (hé mes calories solaires gratuites !) ou ouvrir les fenêtres en pleine saison de chauffe.

L'impact des occupants dans ce bâtiment basse-énergie augmente la facture d'environ 150%.

Enfin, il y a une autre source de surconsommation : l'écart de performance thermique du bâtiment entre le calcul initial et la réalité du terrain.

écart des consommations de chauffage entre prévisions et mesures

Bien sûr, c'est nullement étonnant parce que les études thermiques n'ont pas la prétention de prévoir les consommations futures telles l'oracle de Delphes (pour rester en Grèce, elles sont plus à rapprocher d'Hermès, guide des voyageurs), mais il est intéressant à noter comment la phase chantier peut bouger les lignes.

En effet, d'où vient l'écart sur la performance de l'enveloppe ?

Il vient de la sous-estimation des ponts thermiques (40% de la surconsommation) ! La pose des fenêtres n'a pas pu se faire avec les faibles niveaux de ponts thermiques attendus en phase conception.

Il vient ensuite de l'efficacité du récupérateur de la ventilation, largement surestimé (22% de la surconsommation) puis des apports internes électriques eux-aussi surestimé car le maître d'ouvrage a fait le choix a posteriori de solutions basses énergies (15% de la surconsommation).

écart de performance de l'enveloppe

Au final, le bâtiment reste plus économe en terme d'énergie primaire mais la divergence est importante et le bâtiment consomme beaucoup plus d'électricité que prévu. Il y a un basculement partiel de vecteurs énergétiques.

Basculement vers vecteur électrique

Mais alors que faire ? Quelles conclusions ?

Très simple : "Y'a pas mieux que les systèmes passifs". :)

Pour éviter que l'on bascule d'une société tout carbone à une société tout nucléaire, seuls les systèmes (et les usagers) les plus sobres sont à même de nous aider à réussir le défi.

Privilégier les systèmes simples et robustes, faire participer de façon active et apprenante les usagers des bâtiments est, à mon sens, la meilleure voie durable pour des bâtiments réellement basse-énergie.

source : LaRevueDurable, d'après la thèse de M. Zgraggen

vendredi, avril 4 2008

Les Coteaux ... çà avance

Très heureux de participer à la naissance d'une basse-énergie façon Aquitaine :)
Cliquez sur les articles ci-dessous qui vous intéressent.

Contact : http://enerco.free.fr

dimanche, août 12 2007

Ich komme aus Freiburg zurück (Je reviens de Fribourg)

souvenirs choisisQuand on bosse dans l'efficacité énergétique, la ville de Freiburg-im-Breisgau (Allemagne) est un peu un lieu de pélerinage obligatoire.

Et bien çà y est, j'ai effectué le voyage et je vais vous raconter tout cela avec quelques photos.
poubelle
À peine arrivé, on s'étonne déjà devant les poubelles à 4 caissons pour le recyclage des déchets.

Fribourg est une ville moyenne de 200 000 habitants mais qui a le cachet d'une petite ville un peu bourgeoise planquée dans la montagne. Tout autour, c'est la fameuse Forêt Noire ! Ce paysage montagneux et forestier qui entoure la capitale du Bade-Wurtemberg est assez étonnant mais très  plaisant. En quelques minutes, vous pouvez vous retrouver en pleine sapinière au-dessus de la ville. Question climat, c'est une région au climat doux (la plus chaude d'Allemagne ?!) mais les précipitations sont nombreuses et violentes, particulièrement en été.

centre-ville
Le tramway, les trottoirs en demi-galets du Rhin, une porte de la ville... voilà Fribourg l'ancienne !
D'un point de vue architectural, je crois qu'on doit pouvoir parler de baroque du fait des jeux de contraste et de l'aspect massif des bâtiments.

Fribourg est une ville très verte, les rues regorgent de beaux arbres anciens (rares en France), les balcons et les allées débordent souvent d'un amas de plantes de toutes sortes. C'est également un ville d'eau (pas seulement d'eau de pluie) où l'on trouve pléthores de fontaines, ruisseaux, torrents et petits canaux.
fleurs
Pour les plantes des villes, Fribourg est encore un espace de liberté.
Soyons honnête, ma première impression a été très bonne alors que je ne partais pas d'un a priori positif craignant de découvrir une ville très froide bien loin de mes terres gasconnes :)
Je n'ai pas simplement rejoint ce joli coin pour me balader et faire du tourisme mais pour profiter d'un guide de grande valeur dans le domaine de la maison passive.Ce guide, c'est M. Gies, architecte fribourgeois, modeste créateur entre-autre du premier logement collectif passif d'Allemagne (et donc du monde) : WOHNEN & ARBEITEN (vivre & travailler).
Wohnen & Arbeiten
Compact et doté d'une enveloppe thermique très efficace, le bâtiment Wohnen & Arbeiten se contente de 10,8 kWh/m²/an pour maintenir une ambiance thermique confortable.

Ce bâtiment, conçu au tout début de la réhabilitation du quartier Vauban, est un défi relevé avec brio à lui tout seul. Il a été bâti il y a maintenant plus de huit ans et a ouvert la voie à d'autres après lui. Ce n'est pas simplement un bâtiment passif mais tout un concept de qualité environnementale. Les toilettes assisté par dépression permettent de faire des économies d'eau et de produire du biogaz via un digesteur en sous-sol. Toute l'architecture du bâtiment a été optimisée de façon à avoir la meilleure performance pour le coût le plus faible (concepts bioclimatiques notamment). Ce bâtiment est une commande d'un maître d'ouvrage privé constitué d'une quarantaine de particuliers souhaitant accéder à la propriété. Autant avouer que c'est là aussi un défi important qui a été relevé que d'obtenir le compromis qui satisfasse tout le monde ...
ecocomparateur
Train, avion et voiture sont sur le bateau du réchauffement climatique. Qui tombe à l'eau ?

Il y aurait beaucoup à dire, le plus simple est que vous vous y rendiez. Je crois savoir que des visites y sont organisées encore, près de 10 ans après la pose de la première pierre ... Au désespoir sans doute des occupants, Wohnen & Arbeiten  est encore un exemple à suivre !

Puisque je vous parle de vous rendre dans le quartier Vauban, parlons un peu de transport. La SNCF communique sur l'éco-innocuité de son transport vis-à-vis du réchauffement climatique via un outil en ligne : l'EcoComparateur.

Sur le trajet que j'ai emprunté en TGV de Bordeaux à Strasbourg, je suis responsable de l'émission de 6 kilogrammes d'équivalent CO
passif et bardage
Qui dit passif ne dit pas monotonie et absence de fantaisie architecturale ! Ici une ôde aux bardages (lames de bois verticales et carreaux d'ardoise).
2. Mais si j'avais décidé de me déplacer en avion, j'aurais débité mon "capital réchauffement climatique" de 135 kg CO2; et de 194 kg en cas de déplacement en voiture. Autant vous dire que je vous invite à privilégier le train ;) ... Fin de la parenthèse sur les transports, revenons au quartier Vauban ...

arbres et verdure
La végétation dans le quartier de Vauban est bien souvent luxuriante. On y trouve de grands arbres que les bulldozers ont dû épargnés lors de la construction des nouveaux bâtiments passifs.
Loin de moi l'idée de vous en faire un descriptif historique, vous trouverez tout cela en ligne très facilement, par exemple ici. Vauban est un quartier très particulier, longtemps peuplé de squatteurs (toujours présents dans leurs camions), c'est un laboratoire expérimental en grandeur nature.Ici, les fribourgeois ont osé des expériences de toute sorte, depuis de modestes projets de changement des vocations traditionnelles des pièces, jusqu'au banissement plus ou moins strict des automobiles en passant par la maison paille ou  le quartier solaire. Des choses audacieuses, d'autres moins mais une belle mixité de projets si ce n'est de population. En tout cas, aucun programme d'une telle ampleur n'a encore poussé en france !
photovoltaique
Qui a peur des panneaux photovoltaïque ?! C'est pas moi, c'est pas moi ... !

L'impression laissée c'est que, ici au moins, on ose s'aventurer dans des voies alternatives et tester leur efficacité. On ose laisser la faune et la flore coloniser des fossés verdoyants, on teste l'efficacité de ces derniers dans la gestion de l'eau de pluie; on tente de laisser de la place aux arbres de plus de 15 ans ... Les Baugruppen  ont fait naître une petite démocratie de quartier innovante, peut-être un peu élitiste mais qui a le grand mérite d'exister.
quartier solaire
Ici le quartier des bâtiments à énergie positive. Leur suréquipement en panneaux photovoltaïque leur permet de présenter un bilan énergétique positif en fin d'année.























à suivre ...

cohabitat à w&a
la bonne maison




jeudi, juillet 12 2007

Das Passivhaus

Depuis quelques mois que je suis à mon compte, je ne cesse d'entendre parler de la maison passive allemande. Je crois, personnellement, qu'il faut plutôt inventer une maison basse énergie à la française capable de s'adapter à nos climats et à nos environnements mais il ne faudra pas réinventer la roue !

Les allemands sont passés maîtres de ces maisons qui ne consomment rien. Vous ne savez pas ce que c'est ? Regardez donc ce documentaire réalisé par des élèves d'un collège alsacien :

samedi, juillet 22 2006

Le bélier hydraulique

J'ai, au risque de me répéter, un goût certain pour tous les systèmes passifs. Par systèmes passifs, j'entends systèmes rendant des services sans ou en utilisant très peu d'énergies. Le puits provençal est l'exemple le plus flagrant sur ce blog de ma passion. Mais j'apprécie également les capteurs solaires, l'architecture bioclimatique ... et les béliers hydrauliques.

Voilà un système tout aussi méconnu que le puits, basé sur un principe découvert plus récemment mais vieux de plus de 200 ans tout de même, qui permet de relever de l'eau sans énergie !

Le principe, là-encore, est finalement simple. Il s'agit d'exploiter le fameux "coup de bélier" (onde de choc), connu de toutes les vieilles plomberie, pour propulser l'eau.

La crise énergétique en nous dévoilant le prix réel de l'énergie nous renvoie à toutes ces solutions intelligentes que nous avions snobées.