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Sciences et Environnement

Deux de mes centres d'intérêts majeurs en une seule rubrique.

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jeudi, juillet 12 2007

Das Passivhaus

Depuis quelques mois que je suis à mon compte, je ne cesse d'entendre parler de la maison passive allemande. Je crois, personnellement, qu'il faut plutôt inventer une maison basse énergie à la française capable de s'adapter à nos climats et à nos environnements mais il ne faudra pas réinventer la roue !

Les allemands sont passés maîtres de ces maisons qui ne consomment rien. Vous ne savez pas ce que c'est ? Regardez donc ce documentaire réalisé par des élèves d'un collège alsacien :

vendredi, mars 16 2007

Nico, Ségo... et Nicolas Hulot

Très bonne émission que cet "À vous de juger" d'Arlette Chabot !

Dommage que l'émission ne soit consultable sur france2.fr que si l'on utilise Microsoft Windows et Windows Media Player 9... Je ne comprendrai jamais pourquoi une chaîne du service public ne travaille pas avec des standards du web et pourquoi elle prive, ce faisant, une bonne partie des visiteurs de leur site d'un accès aux vidéos. Je cesse tout commentaire avant de m'énerver :(

Revenons-en à cette excellente émission politique et à l'intervention qui m'intéresse le plus : celle de Nicolas Hulot. Là encore, félicitations à Mme Chabot, pour cette très bonne idée d'inviter sur son plateau celui qui a fait rentrer l'écologie dans la campagne présidentielle.

Le 8 mars dernier, en fin d'émission, Nicolas Hulot rencontrait Nicolas Sarkozy. Autant dire que j'ai été surpris et râvi par la première question du fondateur de la fondation du même nom qui portait sur quelques lignes du discours de Bordeaux du candidat de l'UMP :

Et vous avez dit : “ que vous ne vouliez pas que l’écologie devienne une idéologie totalitaire, vous avez dit qu’on ne sauvera pas l’humanité en faisant de l’écologie une idéologie totalitaire, qui se donnerait pour objectif de libérer l’homme de la civilisation pour le renvoyer à l’état sauvage ”. Alors moi ça m’a un peu chagriné pour être tout à fait franc parce que j’ai l’impression qu’on est revenu un peu à ce qu’on appelait la querelle des anciens et des modernes, à cette espèce de caricature dans laquelle on cantonnait l’écologie il y a encore quelques années, je pensais qu’on était un peu sorti de cela, et qu’on était arrivé à une vision un peu plus je dirais réaliste de l’écologie, et je pense que ces propos étaient presque inutiles, parce que le retour à l’ensauvagement c’est si on laisse les phénomènes s’emballer. Moi je pense que aucun système démocratique, social, économique, aucun projet de société, quel qu’il soit, ne sera viable si on ne traite pas prioritairement cet enjeu vital.

Je vais répéter ce que Nicolas Hulot a dit mieux que moi : ces quelques lignes du discours de Bordeaux sont une ville caricature qu'il est impensable de dessiner à notre époque. Il serait grand temps de se rendre compte que l'écologie n'est pas une lubbie de hippies à la barbe fleurie mais une prise de conscience obligatoire de l'état de notre environnement et des dangers que cela fait peser sur la pérennité de l'humanité dans ce siècle ! Peu importe nos projets politiques en terme d'emploi, de croissance, de logement, etc., si nous ne nous lançons pas immédiatement dans d'ambitieux chantiers en terme d'énergie et d'environnement. Peu importe simplement parce que nulle démocratie ne résistera à l'ampleur de la crise à venir si nous ne faisons rien, peu importe parce qu'aucune civilisation n'est capable de vivre sur une planète déstabilisée sur le plan climatique et environnental .

Bravo aussi à Nicolas Hulot d'avoir pu placer au hasard de la conversation que croire que le nucléaire nous assure une forme d'indépendance énergétique est une illusion :

On ne va pas débattre ici du nucléaire, juste au passage j’ai entendu dire tout à l’heure que ça assurait une forme d’indépendance énergétique de la France, je veux simplement dire que les gisements d’uranium ne sont pas chez nous et que ce n’est pas une totale indépendance. Mais je crois que ce qui est important …

Enfin, M. Hulot, téméraire, a abordé un sujet que nul candidat n'aborde durant cette campagne : le problème de la croissance.

Je vous entends à juste titre parler de la croissance. Et force est de reconnaître que nous sommes dans notre pays comme dans d’autres depuis plusieurs générations sous le culte de la croissance quantitative. Moi je fais cette réflexion sans dogmatisme et je dis simplement comment fait-on dans un monde où on bascule de l’abondance à la rareté pour réguler les flux ? Parce que comment fait-on pour conjuguer une croissance économique qui est nécessaire pour une meilleure et plus équitable répartition des richesses avec la pénurie ou la rareté annoncée d’un certain nombre de ressources et de biens et à commencer par le pétrole, mais il en est du pétrole comme des ressources halieutiques, comment fait-on pour scinder les flux ?

Oui, comment fait-on sur un monde fini pour compter, sans se poser de question, sur une croissance continue et exponentielle ? Peut-on imaginer que la crossance soit un concept découplé de toutes les réalités physiques du monde ? Ou faut-il craindre que l'environnement, via les ressources naturelles en particulier, se rappelle à notre bon souvenir ? Les mathématiques nous disent que, dans un monde fini, toute consommation de ressources non renouvelables tendra (en moyenne) vers zéro avec le temps, que cela nous plaise ou non ! L'impopulaire rapport du Club de Rome suspectait déjà, il ya plus de 30 ans, que le concept de croissance n'était pas sans danger, tout en se gardant bien de préconiser la décroissance qui selon eux relève d'un choix politique et non scientifique.

Le 15 mars, c'était au tour de Ségolène Royal de répondre aux questions de Nicolas Hulot. Dès sa prise de parole, il a rappelé, à nouveau, à quel point l'enjeu est vital et conditionne tous les autres projets de société.

Force est de constater que, dans ce domaine, on ne peut guère accuser Mme Royal de plus d'incompétence que M. Sarkozy, son discours a été somme toute clair et empreint d'une certaine culture environnementale. Intéressant d'entendre que même le nucléaire, selon elle, mérite un débat public et n'est pas un choix préétabli. J'ai été particulièrement satisfait d'entendre la candidate du Parti Socialiste parler d'économies d'énergies :

On ne peut pas parler de la question énergétique et de la part des énergies renouvelables sans parler de la question des économies d'énergies.

Rappelons en effet que seules les économies d'énergies ont su montrer leurs capacités à diminuer nos émissions de gaz à effet de serre, que le nucléaire, tellement vanté pour ses faibles émissions de GES, n'a jamais montré aucune capacité en 50 ans de diminuer nos émissions de façons drastiques. Notez par exemple, que substituer toutes les centrales nucléaires du monde par des centrales gaz naturel moderne à cycle combiné, n'augmenterait que de 3,8% les émissions de GES (Global Chance, Petit mémento énergétique, janvier 2003). Bien moins si l'on se tournait vers la cogénération.

Si tous mes billets Sciences & Environnement parlent de politiques écologiques, celui-ci est le premier à se pencher sur nos hommes et nos femmes politiques. Je ne veux pas plus que Nicolas Hulot influencer votre choix pour notre future président, en revanche, je crois qu'il est intéressant d'analyser ce que les candidats proposent. Pour Juger de l'implication des candidats dans la problématique énergético-environnementale, je vous invite à consulter les notes attribuées par l'Alliance 2007 :

lundi, mars 12 2007

Je vous donne rendez-vous ...

Si vous n'êtes pas très loin de Bayonne et êtes intéressé par la problématique énergético-environnementale actuelle, je vous invite mardi 20 mars au CPIE Seignanx-Adour pour assister à une conférence gratuite : "Énergie : pourquoi et comment agir ?".

Le trésorier de l'association Perseüs et moi-même animerons cette conférence dont l'objectif est d'expliquer au grand public pourquoi il doit s'impliquer dans cette problématique et quels sont ses moyens d'agir ! Après avoir présenté le contexte actuel, nous nous intéresserons en particulier à l'énergie dans l'habitat.

Pour vous y rendre, suivez le guide : http://maps.google.fr/maps?f=q&hl=fr&q=arremont+saint+martin+de+seign...

Enfin, pour les adhérents de Perseüs, n'oubliez pas que nous sommes tous invités, vendredi 23 à Jurançon, à nous réunir pour une soirée "auberge espagnole". Je profiterai de l'évènement pour présenter à nouveau le puits canadien. Si vous n'êtes pas encore adhérents mais que vous voudriez bien l'être et participer à cette soirée, contactez-moi ;)

dimanche, février 18 2007

À propos du tri sélectif...

À l'occasion d'un exposé de mon amie, je me suis penché, pour la première fois ou presque, sur la problématique des déchets. J'avoue que c'est un sujet sur lequel j'ai toujours été somme toute assez inculte. Sans doute parce que j'ai toujours pensé qu'il y avait suffisamment de choses à savoir dans le domaine de l'énergie. :(

Voici, après quelques recherches, ce que j'ai retenu, et ce qu'il me semble important. Eugène Poubelle

La première chose qui m'ait frappé c'est que si actuellement la collecte sélective nous semble une façon de faire particulièrement moderne, l'inventeur de la poubelle en est l'instigateur dès 1884 ! Dès la fin du 19ème siècle,  il prévoyait trois boîtes à déchets : une pour les matières putrescibles, une pour les papiers et les chiffons et une dernière pour le verre, la faïence ou les coquilles d'huîtres !

Et nous qui pensions avoir réinventé la roue ...

Mais pourquoi diable trions-nous nos déchets ? Trois raisons à cela :
  •  la préservation de notre environnement,
Trier nos déchets permet de réaliser des économies d’énergie et de ressources naturelles précieuses (pétrole, bois, minerai de fer, etc.). La collecte sélective permet également de diminuer les pollutions (air, eau, sols).
  •  l'accroissement du volume des déchets,
Nous produisons toujours plus de déchets : en 40 ans, la quantité de déchets produite par habitant est passée de 200 à plus de 400kg/an. La part des emballages a doublé et celle des plastiques a été multipliée par dix.
  •  la maîtrise des coûts de leur élimination.
L'augmentation des quantités de déchets, leur nature de plus en plus diverses contraignent à des traitements de plus en plus coûteux. Les dépenses liées à la mise en place de la collecte sélective sont compensées par la réduction du volume d’ordures ménagères à enfouir et par les recettes versées par les partenaires et repreneurs de matériaux.

une poubelle moyenneMaintenant, intéressons-nous à ce que contiennent nos poubelles ?
  •  emballages en papier/carton : 14%
  •  emballages en verre : 7%
  •  emballages en plastique : 26%
  •  emballages métalliques : 4%
  •  magazines, journaux, prospectus : 9%
  •  déchets putrescibles : 16%
  •  divers : 24%

Voilà un fait marquant : 60% du volume de notre poubelle est constitué d'emballages, ce qui rend le tri des déchets on ne peut plus fondé !

Mais attention le tri comme la valorisation énergétique de nos déchets ne sont pas sans inconvénient ! Ils impliquent l'un comme l'autre des rejets de gaz à effet de serre (vous savez le truc "à la mode" qui réchauffe le climat) que l'on estime à 200kg éq. CO2 pour la gestion des 400kg de déchets que chaque Français produit par an. Il ne suffit donc pas de trier mais il est également essentiel de diminuer la masse de ces déchets ! C'est pourquoi certains pays comme la Belgique ou la Suisse appliquent une taxe ordures proportionnelles au poids des déchets dont vous êtes responsables. Là encore, les effets pervers ne doivent pas être ignorés (retour des décharges sauvages et autre "tricheries").

En Allemagne, une solution proposée est le retour de la consigne pour les bouteilles qui lui donnent plusieurs vie avant de finir dans la poubelle (du tri sélectif évidemment).

compostageEnfin, un dernier fait m'a particulièrement marqué et m'a convaincu d'agir à mon petit niveau. En masse, nos poubelles sont particulièrement alourdies par les déchets dits fermentescibles (les végétaux, les épluchures, les déchets de cuisine). Le compostage permet d'alléger la pesée de déchets d'un tiers. Le compost a de nombreuses qualités : il permet d'éviter les émissions d'une importante quantité de GES (dues à la gestion des déchets), il ne dégage lui-même aucun GES et a des vertus évidentes pour votre jardin (en tant que paillage ou engrais naturel). J'invite mes compatriotes landais à consulter le Guide du Compostage qu'édite le Conseil Général. Il est fort bien fait. Il est rare que je fasse un compliment dans la rubrique "Sciences & Environnement" de mon blog, mais j'en adresse un au conseil général des Landes pour ses initiatives dans le domaine des déchets ! Bravo !

Enfin, outre les bénéfices déjà annoncés en terme d'amélioration de la qualité environnementale, de préservation des ressources naturelles, la collecte sélective comme le compostage permette de responsabiliser le citoyen et démontre que même un petit geste peut avoir d'importantes conséquences !

Face à la problématique du réchauffement climatique et de la crise énergétique, nous pouvons penser que cet éveil des consciences est important et pourrait avoir des conséquences positives voire salutaires.

engagement

lundi, février 12 2007

Et si la planete se rechauffait de 4 °C en un siecle ? Alerte mondiale

Dans Le Nouvel Observateur n°2204, le dossier de la semaine fait écho au rapport du GIEC pour nous expliquer l'urgence d'agir face au réchauffement climatique. Je vais me permettre de reprendre et de commenter ici quelques extraits de ce dossier, fort bien écrit, il faut l'avouer.

Les scientifiques confirment leurs prévisions, les consciences se mobilisent, les peuples s'inquiètent et les dirigeants se convertissent... Le réchauffement climatique a commencé. La Terre est en danger. Notre seule chance ? Une révolution dans les esprits et une vraie politique mondiale de l'environnement.

En France comme dans le monde, aucun doute, les consciences s'interrogent, mais les conversions des dirigeants sont longues et difficiles. Pour quelles raisons, pourquoi sont-ils si lents à intervenir alors qu'ils sont les premiers informésvue d'artiste de la terre de la situation mondiale, entourés qu'ils sont de conseillers de toute sorte ? Rappelons que c'est en 1995 que, pour la première fois, le GIEC annonça avec une quasi certitude que le climat se réchauffait. Douze ans plus tard, nous sommes bien loin d'avoir infléchi la courbe ! Cette lenteur a plusieurs explications mais il y en a une en particulier que les citoyens occultent : nous ne sommes pas prêts, nous ne l'étions pas jusqu'alors ! Les consciences s'interrogent mais celles qui se mobilisent sont une minorité. Les choses changent très vite, de nouveaux acteurs se découvrent une passion pour la lutte contre le réchauffement climatique... Malheureusement, tous ne sont ni honnêtes ni convaincus. Quoiqu'il en soit, il est certain que la solution ne viendra pas de simples mesurettes mais d'une révolution des mentalités et des méthodes ! 

L'histoire bégaie avec ironie, et nous sommes amnésiques tout ce que les années Chirac nous ont appris, nous le savions déja sous Mitterrand. Que la planète se dérobait sous nos pieds, que nous empoisonnions notre atmosphère et obérions notre futur... Le discours de Chirac a Johannesburg, en 2002 («Notre maison brûle et nous regardons ailleurs»), n'était qu'une redite de l'avertissement lance par Mitterrand au Sommet de la Terre de Rio, dix ans plus tôt ! 

sequoia géantNe comptez pas sur moi pour illustrer le bégaiement de l'Histoire à l'aide d'exemples douloureux. J'éviterai cet écueil parce qu'il n'y a nul besoin de parler de millions de morts ou de vote au suffrage universel pour vous faire comprendre que l'homme a une mauvaise mémoire. En revanche, j'aimerais, une fois n'est pas coutume, vous parler d'un des hommes qui ont influé la façon dont l'enfant que j'étais a vu naître l'adulte que je suis. Cet homme c'est Jean Dorst. Au delà de ce nom, qui semble digne d'une marque de tracteur, se cache un naturaliste de génie, un Einstein de l'écologie. Je vous invite à lire la biographie de Yvon Le Maho, vous serez étonné de combien les idées qu'il avançait étaient "modernes", de combien nous devrions relire ce qu'il a écrit il y a plus de trente ans. Son plus célèbre ouvrage "Avant que nature ne meure" (que j'ai découvert lorsque j'avais dix ans), devrait nous emmener à nous interroger sur une problématique bien moins médiatique que le réchauffement climatique : l'effondrement de la biodiversité et ses conséquences sur l'homme.

L'histoire bégaie, c'est un fait, espèrons qu'elle ne finisse pas muette, faute de thérapie.

En moins de vingt ans, l'evidence s'est imposee. Irrefutable comme un axiome scientifique venu confirmer les convictions des specialistes. «J'ai acquis la certitude de l'effet de serre des les annees 1980, se souvient Bettina Laville, un des meilleurs « ecopolitiques » francais, conseillere de Brice Lalonde, Francois Mitterrand, Lionel Jospin et Dominique Strauss-Kahn. Nous etions peu nombreux.

Il n'est pas si loin le temps ou Harroun Tazzief mettait en doute le réchauffement climatique et le trou dans la couche d'ozone. Elle n'est pas si vieille l'année où Michael Crichton a osé publié "État d'urgence" (2006), blessante remise en cause de l’existence d’un réchauffement dû à l’Homme. Il ya pourant "Urgences" si l'on ne veut pas finir dans un "Jurassic Park" :)

Mais elle a du mal a monter en puissance, a passer de l'etape de la comprehension a celle de l'action radicale.Premier obstacle : le conservatisme. [...] Deuxieme difficulte, la geopolitique et ses lois. [...] Troisieme complication : la geopolitique se matine aussi de commerce.

Le premier obstacle est une conséquence de notre attitude bushiste, nous ne sommes pas disposés à modifier nos habitudes, «Notre mode de vie n'est pas negociable» comme disait le président américain en 1992. D'où la lenteur de nos dirigeants qui n'ont jamais senti la majorité de leurs concitoyens les pousser vers plus de courage écologico-politique. Les entreprises comme les salariés ne veulent pas d'une taxe carbone, nous ne nous sommes pas résolus à moins de mobilité (cf. billet  "Prise de conscience chez "Auto-Moto" de la crise énergétique ?!") ... 

Bien évidemment, les pays développés sont les premiers coupables du réchauffement mais la croissance des pays émergents est telle que l'Occident seul ne pourra faire pencher la balance de l'autre côté du thermomètre. Mais comment faire accepter à ces pays qui découvre le "confort civilisé" qu'il faut arrêter de jouer, qu'il faut revoir à la baisse leurs consommations ? Ne jouons pas les colons missionnaires, ces pays sont tout aussi conscients que nous de la problématique actuelle mais ils n'ont guère envie d'ouvrir le bal des réductions, alors que les pays riches sont encore assis au bord de la piste. Alors faute de bal, c'est la ronde des négociations géopolitiques qui se joue, ici pour faire signer les États-Unis, là bas pour inviter la Chine à prendre en main ... la patate chaude. Il faudra, pourtant, bien admettre qu'il est sera mille fois plus efficace de montrer l'exemple que d'attendre le consensus.

Dans un monde où les marchands sont entrés dans le temple, il ne faut surtout pas ignorer la part du commerce. Si les États-Unis freinent des deux pieds, c'est parce qu'ils ne veulent céder leur place d'"Empereur du monde". Ils refusent de se risquer trop vite à ce jeu pour lequel d'autres pays ont pris de l'avance. Le Nouvel Observateur cite la Grande-Bretagne, l'Allemagne et le Japon comme prétendant au nouveau leadership mais c'est faire peu de cas des pays scandinaves ! Ils ont les cerveaux et la technologie (le père de Linux, les télécommunications avec Ericsson ou Opera Software p.ex., la fibre optique), les ressources en terme d'énergie renouvelables (dont la biomasse !), une démocratie forte et efficace mais aussi l'ambition, la détermination et le courage politique (Objectif zéro pétrole en 2020, fin du nucléaire, etc.).

«Depuis Hiroshima et la catastrophe de Tchernobyl, dit Bettina Laville, le nucleaire est devenu ideologique. C'est la faute aussi des nucleocrates qui l'ont entoure d'un secret antidemocratique.» L'ancienne conseillere de Mitterrand s'avance. Plaide pour un «maintien raisonnable de l'energie nucleaire pendant une periode transitoire de trente ans». Demande «un effort enorme de la communaute internationale en matiere de dechets».

Si, effectivement, il sera sans doute difficile se passer de l'énergie nucléaire, du moins durant une phase de transition, il ne faut surtout pas se laisser aller à cette espèce de nucléairo-naïveté bon-enfant qui émerge soudain. Ne nous laissons pas aller à un carbocentrise niais. Le réchauffement climatique n'est pas l'unique ennemi de l'homme capable de le faire disparaître de la surface de la planète ! Le nucléaire peut tout autant nous conduire à notre perte ... 

negawattQuel est ce scénario bancal qui nous laisse à penser que le nucléaire est la solution au réchauffement climatique ?

Tout d'abord, certains pensent que les risques que font encourir cette énergie (déchets, catastrophes, prolifération) doivent nous amener à la disqualifier sans plus de procès. Soyons honnête, l'argument est loin d'être abscons ! Les temps futurs ne s'annonçant pas plus sûrs, particulièrement du fait du réchauffement climatique qui ne fera pas se niveler les différences entre les peuples (ni s'éteindre le terrorisme), la prise de risque est loin d'être nulle !

Mais, même à supposer cette prise de risque gérable, le nucléaire est-il la solution ?

Tout d'abord, le nucléaire n'est pas un cycle à zéro émission de gaz à effet de serre. Répètons-le pour être sûr de nous être bien fait entendre : Oui, le nucléaire produit des gaz à effet de serre ! EDF reconnaît même ce fait, dans un note confidentielle, cela va sans dire. Je vous invite à consulter l'excellent numéro 2 de l'Écologiste pour plus de précisions (extrait disponible dans ma box).

Ensuite, gardons-nous bien de comparer ce qui est comparable, l'énergie nuclaire ne produit pas que de l'électricité, détrompez-vous. Le fonctionnement de ce système que l'on suppose de haute technologie repose sur le même principe qu'une centrale thermique classique : il s'agit de faire bouillir de l'eau pour faire tourner une turbine ! L'énergie nucléaire produit donc de l'électricité et de la chaleur comme n'importe quelle centrale thermique. Chez vous, vos besoins se répartissent pour 2/3 de chaleur et pour 1/3 d'électricité spécifique. Pour répondre à l’ensemble de ces besoins, la cogénération (production combinée d’électricité et de chaleur) à base de gaz naturel ne génère pas plus de gaz à effet de serre que l’association d’une électricité nucléaire et d’un chauffage central au fioul ! (Schneider, M., Changement climatique et énergie nucléaire, Rapport WISE-Paris pour le WWF, août 2000.)

À ces premiers arguments, il faut ajouter que la spécificité de cette énergie ne lui permet ni de se substituer à toutes les autres (le transport par ex.) ni même de fournir davantage que 50 % de la demande électrique (il fonctionne en base mais suit difficilement les variations vers les pointes de demande).

Les émissions mondiales de GES ont été multipliées par 3 depuis l’apparition, en 1957, de la production électronucléaire alors que cette énergie, représentant seulement 3 % de la consommation totale d’énergie finale, n'est capable de diminuer nos émissions que d'environ 4%. Substituer le nucléaire aux énergies fossiles, c'est diminuer de 4% nos émissions ! Pour diminuer de façon efficace nos émissions, ce n'est pas simplement quelques réacteurs supplémentaires qui seraient nécessaires mais près de 4000 nouveaux réacteurs dans le monde ! Voilà la prise de risque chiffrée ...

Ne nous laissons pas bercer par l'illusion du nucléaire sans mener une réflexion impartiale et approfondie.

Ne feignons pas d'ignorer que plus qu'un problème de nature de l'énergie, de qualité, il s'agit d'un problème de niveaux de consommation, de quantité.

scenario nagawatt

vendredi, février 2 2007

La pollution vue du ciel

Le site geo-trotter.com s'est fait une spécialité de présenter, de façon catégorisée, les cartes du ciel de Google Maps.

Pour ceux qui ne connaissent pas, Google Maps est un service gratuit de carte géographique et de plan en ligne. Le service a été créé par Google. Ce service a ceci de particulier qu'il permet, à partir de l'échelle d'un pays, de pouvoir zoomer jusqu'à l'échelle d'une rue. Deux types de plan sont disponibles : un plan classique, avec nom des rues, quartier, villes et un plan en image satellite, qui couvre aujourd'hui le monde entier.

Depuis très récemment, une nouvelle catégorie est apparue : La pollution sur Terre vue du ciel !

Et oui, quel merveilleux témoin de la pollution humaine que ce bon vieux Google Maps. On regrette que ce service n'existe pas depuis plus longtemps avec des archives sur 20 ans pour observer l'évolution des choses. Rassurez-vous cependant, geo-site.com présente des archives pour procéder à quelques comparaisons.

jeudi, février 1 2007

5 min de répit ... les résultats !

Alors que j'apprends que l'opération a été suivie dans d'autres pays (Belgique, Italie, Espagne par ex.), grâce à la courbe de charge de la RTE, je peux vous donner quelques résultats à peine 15 minutes après l'extinction :) :

Quelle conclusion ?

La courbe manquant de finesse, il est difficile de juger. On constate un petit décrochage mais il est bien faible, à croire que l'on a pas été si nombreux à participer à ces 5 pauvres minutes de répit pour la planète. Les amis de la Terre comme la RTE annoncent : « Cette baisse correspond à la consommation de l’éclairage et des appareils en veille d’environ 3 millions de ménages ».

Vraisemblablement, nous avons été moins nombreux que cela mais ceux qui ont participé ont sans nul doute "triché" en coupant directement le disjoncteur !

Si nous faisons les comptes, la baisse de consommation a été de 1% de la consommation totale, soit environ 800 MW, c'est-à-dire la consommation de la ville de Marseille !

ps : l'Espagne de son côté aurait fait une économie de 1000 MW ...

mardi, janvier 23 2007

La planète n'est pas en danger ...

perdue"Nicolas Hulot a permis aux français de prendre conscience que la planète est en danger"

La mise en danger par l'homme de la planète, voilà encore un message issue du monde écologiste qui a perdu tout son sens. Parce que non, ce n'est plus la planète qui est en danger mais toute la race humaine. Permettez-moi de vous rassurer, la vie sur Terre nous survivra, comme elle a survécu aux 5 précédentes grandes extinctions de masse (événement d' Acraman, extinction de l'Ordovicien - Silurien, Dévonien, Permien-Trias, grande extinction du Norien, et la plus célèbre celle qui nous mène du Crétacé au Tertiare (dinosaures)).

Si Nicolas Hulot a réussi à sensibiliser les Français au fait qu'il nous est impossible de continuer ainsi si nous ne voulons pas défigurer la planète, il faut rapidement faire comprendre à nos concitoyens qu'il ne s'agit pas d'un problème romantico-bobo, il s'agit de la survie de notre race ! La fertilité est en baisse, les maladies infectieuses en nette progression comme les cancers et les malformations, (etc. etc.), ne sont-ce pas des signes assez parlants ?

5 extinctions de masseBien évidemment, je ne soupçonne pas Nicolas Hulot d'ignorer le problème, la qualité des spécialistes qui l'entourent ne peut me faire douter sur ce point. Il s'agit simplement d'un problème de communication : pour faire passer des informations, il faut des messages forts avec des images parlantes. C'est un grand défaut de l'homme que d'avoir besoin d'images simplifiées pour attirer son attention. C'est ainsi que pour faire comprendre la souffrance des sans-abris, les Don Quichotte ont mis en place une gigantesque opération média avec de jolies tentes rouges pétantes (à fond la forme !). Hors-sujet : Décathlon a-t-il bénéficié d'un gain de sympathie sur son image ?!

du sexe contre le réchauffement planétaire ?De la même façon que nous avons besoin d'images fortes mais simplifiées, nous avons soif de leaders charismatiques (Cléopatre, Einstein, Churchill... Staline, Hitler). Trente ans d'écologie politique auront sans doute moins fait dans les mentalités que six mois de la croisade de Nicolas Hulot. Tant pis, tant mieux, je ne sais pas.

Simplement, il faut que l'essai soit transformé, que le pacte donne  lieu à des actes. La communication est un miroir fabuleux dans lequel on se plait à se regarder et à s'écouter, mais attention à ne pas s'y noyer. Je ne vise pas ici Nicolas Hulot, ni même Ségolène Royal ou Nicolas Sarkozy, aucun décideur mais vous, vous qui me lisez. la planète en point de mireNous qui nous gargarisons de belles promesses et qui sommes si critiques à l'égard de l'autre : bush et sa faim de pétrole, le voisin et son gros 4x4, l'usine qui fume, le chasseur, le paysan,... l'autre !

Stop ! Silence ! N'accusons plus, ne reculons plus, mettons-nous tous en ordre de marche.

mardi, janvier 16 2007

Participez à la plus grande mobilisation citoyenne contre le changement climatique !

L'information m'est parvenu par un ami animateur de contrat ATEnEE.

L'idée m'a plu et je vous la soumets donc ...
L’Alliance pour la Planète (groupement national d’associations environnementales) lance 5 minutes de répit pour la planète, un appel simple à l’attention de tous les citoyens : le 1er février 2007 entre 19h55 et 20h00, éteignez veilles et lumières.
1er février 2007,
Par Cyrielle Den Hartigh
http://www.amisdelaterre.org/Participez-a-la-plus-grande.html

Il ne s’agit pas d’économiser 5 minutes d’électricité uniquement ce jour-là, mais d’attirer l’attention des citoyens, des médias et des décideurs sur le gaspillage d’énergie et l’urgence de passer à l’action ! 5 minutes de répit pour la planète : ça ne prend pas longtemps, ça ne coûte rien, et ça montrera aux candidats à la Présidentielle que le changement climatique est un sujet qui doit peser dans le débat politique.

Pourquoi le 1er février ? Ce jour là sortira, à Paris, le nouveau rapport du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) des Nations Unies. Cet événement aura lieu en France : il ne faut pas laisser passer cette occasion de braquer les projecteurs sur l’urgence de la situation climatique mondiale.

Si nous y participons tous, cette action aura un réel poids médiatique et politique, moins de trois mois avant l’élection présidentielle !

Faites circuler au maximum cet appel autour de vous et dans tous vos réseaux ! Faites le également apparaître sur votre site Internet et dans vos news letters.

Contact :
Cyrielle den Hartigh, Les Amis de la Terre :
Tél : 01 48 51 18 95




J'attends vos commentaires : vous, que pensez-vous de cette opération ? Allez-vous participer ?

mardi, octobre 24 2006

La parcellisation ou le mitage des espaces naturels

L'histoire des banlieues qui dévorent les campagnes.
Il est difficile d'ignorer que partout en France (ou presque) les villes s'agrandissent et ce en suivant une courbe exponentielle. Comme l'explique Jean-Marc Jancovici, spécialiste des changement climatiques, les villes s'accroissent par leur périphérie à un rythme tel qu'il nous reste sans doute moins d'un siècle avant que l'espace foncier ne se réduisent à peau de chagrin.
C'est là une première facette du problème, nous urbanisons notre environnement à une vitesse vertigineuse. La part des sols artificialisés ne cessent d'augmenter !

Quand je vois les jolies cartes de l'Observatoire des territoires, je ne peux m'empêcher de penser au jeu de la vie de J. Conway. L'analogie entre ce jeu et l'évolution des populations de bactérie lui a valu ce nom si ... étonnant. Mais à bien à y regarder, ce jeu traduit de façon schématique - mais pas complètement fausse - beaucoup d'autres phénomènes de croissance par la périphérie, par exemple la croissance urbaine. Essayez-vous à ce jeu et découvrez avec stupeur comment des populations à la démographie explosive peuvent en quelques tours se voir réduire à presque rien ! Comme quoi, la roue peut tourner :s
Seulement, je vois une deuxième facette à ce problème d'artificialisation du territoire, que mes faibles connaissances en biologie ne me permettent pas d'analyser en profondeur.
Notre territoire ne fait en effet pas simplement que s'urbaniser, l'artificialisation se fait par parcelles, faisant se côtoyer de très près espaces bétonnés et espaces naturels. Si bien qu'on assiste à une parcellisation un mitage des espaces naturels. Alors que l'on nous annonce la forêt en croissance (+9% en France je crois), la superficie moyenne des bois me semble se réduire et la pénétration des infrastructures humaines (chemins, mobiliers, ...) dans ces milieux augmenter ...
La démographie humaine augmente et se propage dans les campagnes.

Deux dangers nous guettent, je présume : l'éparpillement des populations et la menace qui pèse sur la biodiversité.
Sur ce dernier point, je ne peux être que bref. La pression démographique exercée sur nos campagnes met sans nul doute à mal la biodiversité. Il me paraît clair que cette parcellisation des territoires et l'augmentation de la présence humaine dans les espaces naturels (du fait de la promiscuité du béton avec la "campagne") ne peut qu'avoir un impact négatif sur la richesse de la faune et la flore. On va sans doute vers une augmentation des populations de "nuisibles" et d'espèces supportant l'urbanisation. Mais là, l'avis d'un biologiste me serait bien utile.

Maintenant, quel est le danger occasionné par l'éparpillement des populations ? Là encore, je ne me prétends nullement spécialiste de la question. Simplement, la menace que fait peser la déplétion des énergies fossiles doit nous amener à densifier les villes et à en réduire la taille. Pourquoi ? Pour diminuer les frais de transport ! L'avenir n'est sans doute pas à s'éloigner des villes pour bénéficier de l'air pur des campagnes, et à prendre sa voiture tous les matins comme on le voit de plus en plus aujourd'hui. L'avenir est à plus d'autonomie : plus d'autonomie énergétique de nos habitations comme de nos villes !

Selon moi, il est grand temps d'engager de profondes modifications de notre paysage urbain, d'abord parce quil y a urgence, le pic pétrolier n'étant sans doute plus très loin, et ensuite parce que l'urbanisme souffre d'une inertie énorme (au moins 30 ans) et qu'il faut donc planifier à l'avance.


Inculte que je suis, j'ai découvert un livre qui fait référence : "La rurbanisation ou la ville éparpillée", G. Bauer, J.-M. Roux, Paris, Seuil, 1976

Si vous ne savez pas quoi m'offrir ... :)

lundi, octobre 16 2006

Il faut avoir peur des pesticides !

Plusieurs études (notamment du Dr Cecily Kelleher (Clinical Sciences Institute, Galway, Irlande)) mettent en évidence une incidence plus élevée de certaines formes de cancers dans la population agricole comparativement à la population générale.

On constate notamment dans cette population une plus forte proportion de leucémies et de lymphomes mais aussi une fréquence élevée de cancer du sein chez les agricultrices (risque 2,8 fois plus élevé).

Les médecins sont tous d'accord pour pointer du doigt l'usage des pesticides.

Rappelons que l'Appel de Paris, signé par 85 personnalités politiques, scientifiques, intellectuelles, dont Boutros Boutros-Ghali, François Jacob, Yves Coppens, Albert Jacquard, Hubert Reeves, déclare :

  • Le développement de nombreuses maladies actuelles est consécutif à la dégradation de l’environnement,
  • La pollution chimique constitue une menace grave pour l’enfant et pour la survie de l’Homme,
  • Notre santé, celle de nos enfants et celle des générations futures étant en péril, c’est l’espèce humaine qui est elle-même en danger.

J'invite donc tous ceux qui arrosent leurs champs - ou leur jardin ! - de pesticides à réfléchir à deux fois avant d'agir.


Pour en savoir plus : http://www.pesticides.be/pdf/epidemio-pesticides.pdf

mardi, octobre 10 2006

Biocarburants 2ème : vers toujours plus de déresponsabilisation.

Voilà, çà y est, le coureur suisse d'orignie française, Alain Prost, a rendu sa copie : "Flexfuel 2010".

La France, c'est décidé, va voir fleurir les pompes "vertes".

Je ne m'étendrai pas à nouveau sur les raisons qui me font penser que les biocarburants sont l'illusion du rouler propre, le déculpabilisateur vert.

J'aimerais simplement pointer du doigt la deuxième "qualité" de ce carburant agricole : sa capacité à déresponsabiliser !

La déresponsabilisation à diverses échelles.

Tout d'abord celle des automobiles à qui l'ont fait croire que brûler des millions de kWh dans un moteur flexfuel peut être sans conséquence sur l'environnement. Des automobilistes qui renvoient la balle aux constructeurs : "c'est leur faute si on pollue, qu'est-ce qu'ils attendent ces fainéants pour faire des voitures propres, pas chères, qui consomment rien ?!"

Soyons clair, si le climat se réchauffe, ce n'est ni la faute des industriels, ni celle des constructeurs automobiles, la responsabilité en incombe aux millions de consommateurs occidentaux qui usent et abusent de l'énergie.

Les biocarburants déresponsabilisent également les agriculteurs. Ils rêvent de devenir les nouveaux nababs de ce carburant propre et clair comme du crystal. L'agriculture va pouvoir poursuivre sa folle quête de la production outrancière (à grands coups de pétrochimie soit dit en passant) sans se poser de questions puisque, ma foi, on fait "quelque chose de bien".

Enfin, les biocarburants, c'est évidemment une compétition sur les vocations du sol : énergie ou nourriture ?

Et là encore, comme par magie, nul occidental, riche et mobile, ne va se sentir coupable de priver les pays du tiers-monde de sols fertiles pour produire de l'huile de palme, du colza ou tout autre source d'énergie. Car, il ne faut pas se mentir, à l'heure où l'on préfère détruire nos surproductions, il n'y a pas à douter que les pays pauvres auront à souffrir de notre conversion aux carburants "écologiques".

Ne va?t?il pas de soi que, s'il existait une demande alimentaire non satisfaite, le marché s'assurerait que les cultures servent d'abord a nourrir les hommes ? Rien ne permet de l'affirmer. Le marché réagit à l'argent, pas aux besoins.
Or les gens qui possèdent une voiture ont plus d'argent que ceux qui risquent de mourir de faim. S'ils sont en concurrence, ce sont les automobilistes qui gagneront a tous les coups.
Quelque chose d'assez comparable est déjà en train de se produire.
Alors que 800 millions de personnes souffrent de malnutrition, l'accroissement de la production agricole sert a nourrir les animaux depuis 1950, le nombre de têtes de bétail dans le monde a quintuplé.
Tout simplement parce que ceux qui consomment de la viande et des laitages ont un plus grand pouvoir d'achat que ceux qui n'achètent que des produits issus de cultures vivrières.
extrait tiré de "The Guardian"

vendredi, octobre 6 2006

Énergie : on arrête plus Le Monde

La mode est à la chimie verte, aux biocarburants et aux énergies renouvelables.
Vous n'avez sans doute pas pu y échapper, tout au moins dans vos journaux, vos écrans de publicités, vos céréales du petit déjeuner. Tout le monde parle d'énergie même si les actes sont moins nombreux que les paroles.

Et quand je dis tout le monde, j'inclus aussi... Le Monde... qui ne cesse de publier des interviews passionnantes, soit dit en passant.

Énergie : "Les intérêts industriels poussent à consommer"
Entretien avec Thierry Salomon, président de Negawatt
Le Monde, 04/10/06

La majorité des scénarios énergétiques prévoient une augmentation importante de la consommation dans le monde. Sont-ils incontournables ?
Non seulement ils sont contournables, mais il faudra les contourner par manque d'énergie. Le niveau des découvertes de pétrole et de gaz est inférieur d'un facteur deux à trois au niveau de la consommation. Et le charbon pose un gros problème avec l'effet de serre.
 
Les grands pays du Sud doivent pourtant augmenter leur consommation.
La priorité porte sur les pays développés, à fort potentiel d'économie d'énergie, de l'ordre de la moitie voire des deux tiers de leur consommation. Pour les pays émergents, on peut espérer que, comme cela s'est fait pour le téléphone, ils passeront directement aux technologies économes. Le vrai défi est là.
 
Quelle politique mener dans les pays riches ?
D'abord agir sur la demande d'énergie. L'habitat antérieur a 1980 consomme près de trois fois plus que les logements actuels : 300 kWh par m² contre une centaine. Cela concerne 27 millions de logements. Ensuite, il faut travailler sur le véhicule individuel, et demander aux constructeurs des voitures qui consomment 2,5 a 3 litres aux 100 km. Enfin : traquer l'électroménager énergivore. Pour les réfrigérateurs, l'utilisation de l'étiquette Énergie a été une grande réussite. Il faut la généraliser, en étant attentif à l'arrivée des nouveaux appareils : les écrans plasma consomment 850 kWh par an, soit autant que six postes de télévision.
 
Que peut-on faire, concrètement ?
Chasser les usages superflus, comme les éclairages en ville ou à l'intérieur des bâtiments. À Montpellier, la mairie s'est rendu compte que ses bureaux étaient allumes toute la journée. Elle a donc instaure un arrêt automatique le matin, forçant les gens à rallumer si besoin. Il faut aussi mettre en œuvre des réglementations intelligentes pour taxer la pollution - aller plus loin sur la taxation du CO2 des véhicules, à l'achat mais aussi chaque année, ou afficher au dos du véhicule sa catégorie A, B, C, etc., de pollution.
Autre exemple, multiplier les points d'information. Beaucoup de gens disent : "Je suis d'accord, mais je ne sais ou commencer". Il faut les prendre par la main.
 
Ces efforts ne sont-ils pas marginaux ?
Si l'on ajoute tous ces équipements avec une veille électrique, cela représente en moyenne 70 watts par famille - soit 8 à 9 réacteurs nucléaires en Europe.
 
Pourquoi ces politiques assez simples ne sont-elles pas mises en œuvre ?
Parce que le regard sur l'énergie est axe sur la production, et non sur l'équilibre entre demande et production. Des l'école, on apprend l'énergie à travers la mine, le barrage, le pétrole, jamais a travers ses usages.
 
Ça ne dépend pas de lobbies ?
Bien sûr, des intérêts industriels poussent à consommer plutôt qu'à ne pas consommer. Le débat sur le rapprochement entre Suez et GDF en est l'illustration. Il s'est focalise sur les problèmes de production, en oubliant encore une fois la maîtrise de la demande. J'ai peur dans ces conditions que, d'ici quinze a vingt ans, des mesures coercitives s'imposent.
 
Pourquoi ?
La consommation d'électricité croit regulièrement depuis trente ans. Si elle ne s'infléchit pas, et dans l'hypothèse d'un renouvellement du parc nucléaire, les énergies renouvelables ne pourront pas suffire à la demande. Il faudra faire appel aux énergies fossiles importées ou augmenter la taille du parc nucléaire.
 
Les énergies renouvelables ne servent donc à rien ?
Elles ont un potentiel formidable, mais a la condition d'être associées à une politique d'économie. La maîtrise de l'énergie, qui peut se mettre en œuvre plus rapidement que les renouvelables, desserre les contraintes.
 
Même pour les pays en développement ?
Oui, mais selon des priorités différentes. Dans des pays peu fournis en énergie, la priorité peut aller a la production. La, les renouvelables ont tout leur sens. Dans des pays comme ceux d'Europe de l'Est, qui connaissent des gaspillages prodigieux, l'efficacité énergétique est prioritaire. En Afrique ou en Amérique latine, dans le monde rural, les renouvelables ont tout leur sens, avec la biomasse.


mercredi, octobre 4 2006

Réchauffement climatique : on a jamais eu aussi chaud ...

La NASA, à son tour, apporte sa contribution à l'étude du réchauffement climatique via les travaux de James Hansen du Centre Goddart.

Sans surprise, l'agence américaine confirme les précédentes études : la Terre se réchauffe ! Des scientifiques finlandais ont démontré que l'activité solaire n'est pas responsable, c'est bien l'activité humaine qu'il faut incriminer.

James Hansen apporte quelques précisions importantes :

  • Les trente dernières années ont ete marquées par une augmentation de 0,2 °C par décennie : les températures ont ainsi atteint leur plus haut niveau depuis la dernière glaciation, il y a douze mille ans.
  • Si le réchauffement atteint 2 ou 3°C, nous causerons une modification profonde de notre planète telle que nous la connaissons. Il y a trois millions d'années, lorsque régnaient de telles températures, le niveau de la mer était supérieur au niveau actuel d'environ 25 m.
  • Le réchauffement actuel amène la couverture végétale a s'étendre vers les pôles. Le risque est de causer un effet boule-de-neige par rejet de grandes quantités de GES enfermé dans le permafrost. James Hansen affirme que les changements climatiques et les extinctions de masse qu'a connu notre planète sont associés à de tels rejets.
  • Les chercheurs du Centre Goddart affirme qu'il y a non seulement urgence à infléchir la courbe des rejets de CO2 mais qu'il devient également indispensable d'envisager des solutions pour protéger les zones gelées (i.e. générer des nuages pour augmenter les zones polaires ombragées, cf. encadré ci-dessous).
Entretien avec le climatologue Édouard Bard.
La tentation de refroidir la planete, Le Monde, 30/09/06
Propos recueillis par Stéphane Foucart

 
Pour contrer le réchauffement, des climatologues parlent de "refroidir" artificiellement la Terre. Est-ce serieux ?
Oui, malheureusement. Plusieurs hypothèses sont envisagées. Certaines sont très prospectives, comme l'envoi d'un immense miroir entre la Terre et le Soleil - bien au-delà de l'orbite lunaire. Cela équivaudrait a ajouter une tache solaire et a diminuer l'éclairement de la Terre. D'autres sont moins futuristes, comme les expériences de fertilisation des océans avec des particules de fer : ce nutriment favorise la photosynthèse - donc l'absorption de carbone - par le phytoplancton. Diminuant ainsi la concentration de gaz carbonique responsable de l'effet de serre. On peut aussi imaginer injecter de très petites particules ou aérosols dans la haute atmosphère pour qu'elles réfléchissent une partie du rayonnement solaire. Et faire ainsi, théoriquement, baisser les températures moyennes... Même si en réalité les choses sont nettement plus compliquées.
 
La tentation de modifier intentionnellement le climat est-elle nouvelle ?
Non. Cela s'appelle la "géo-ingénierie". Mais ce thème de recherche est demeure longtemps tabou dans la communauté scientifique pour une raison simple : diffuser l'idée auprès des politiques, des industriels et du public qu'il suffit de mettre en oeuvre de tels dispositifs pour remédier au réchauffement est dangereux. Cela introduit l'idée, fausse, qu'on peut continuer a injecter sans retenue du carbone dans l'atmosphère terrestre. Or ces dispositifs de géo-ingénierie ne doivent être qu'un tout dernier recours, en cas d'aggravation brutale et imprévue de la situation climatique.
Néanmoins, certains climatologues pensent qu'il faut désormais sortir du tabou pour commencer a travailler sur une telle éventualité. Cela afin d'évaluer les nombreux risques et incertitudes, et surtout de ne pas faire croire qu'il s'agit d'une solution miracle.
 
Quelle est la solution de refroidissement la plus envisageable ?
Le dispositif dont on parle le plus est connu depuis plusieurs décennies, mais il a été récemment repris par Paul Crutzen, Prix Nobel de chimie pour ses travaux sur l'ozone. A l'aide de ballons, par exemple, il s'agirait d'injecter dans la stratosphère du dioxyde de soufre qui se transformerait ensuite en minuscules particules de sulfate. Ces aérosols réfléchiraient alors partiellement les rayons solaires pendant quelques années.
Les conséquences d'un tel effet-écran ont pu être étudiées a la suite des grandes éruptions volcaniques - comme celles du El Chichon en 1982 et du mont Pinatubo en 1991. Ces volcans ont projeté du dioxyde de soufre qui s'est transforme en un panache d'aérosols. Pour le Pinatubo, cet écran a fait baisser, en moyenne, les températures au sol d'environ 0,5 °C durant deux ans. Mais attention : ce chiffre ne reflète pas la complexité des phénomènes perturbes.
 
Quels sont les risques encourus ?
L'été suivant le Pinatubo, un refroidissement a été observe pour presque toutes les régions du monde. L'hiver d'après, des refroidissements très marques ont été constates, notamment autour de la mer du Labrador, au Moyen-Orient et en Afrique du Nord, alors que, paradoxalement, on a observe un réchauffement en Europe du Nord... ! On mesure du même coup l'intense activité diplomatique qui serait nécessairement préalable a la mise en oeuvre de telles solutions.
 
Ces effets collatéraux non maîtrises sont-ils expliqués ?
L'injection d'aérosols perturberait un phénomène naturel appelé oscillation arctique, ce qui provoquerait des réchauffements locaux en hiver dans certaines régions, le refroidissement se concentrant sur d'autres. Ainsi, lors de l'hiver qui a suivi l'éruption du Pinatubo, la baisse importante des températures en mer Rouge a entraîne un mélange des eaux de surface et une remontée d'éléments nutritifs. Le résultat a été une prolifération d'algues qui ont asphyxie les récifs coralliens. Des effets sur la croissance des plantes terrestres ont aussi été détectés a l'échelle mondiale.
Avec de tels dispositifs de géo-ingénierie globaux, ce n'est pas seulement l'atmosphère qui est en jeu, mais le système climatique dans son ensemble, c'est-a-dire un gigantesque jeu de dominos d'une grande complexité. Prévoir et évaluer les effets collatéraux a l'échelle mondiale requiert, avant tout, un travail scientifique considérable impliquant climatologues, océanographes, géologues, astronomes, biologistes, agronomes, etc.
 
Que penser d'une autre solution : l'ensemencement des océans en particules de fer pour permettre au phytoplancton de "pomper" le CO2 excédentaire ?
Des expériences ponctuelles ont été menées ces dernières années dans l'Océan austral, le Pacifique équatorial et le Pacifique nord. Les images obtenues par les satellites montrent que l'injection de fer augmente bien la production chlorophyllienne. Mais la encore, rien n'est simple. Pour que cela soit efficace, il ne suffit pas que le phytoplancton absorbe beaucoup de carbone, il faut aussi que celui-ci tombe au fond des océans pour y être durablement stocke... On ne sait pas si c'est réellement le cas ou si, au contraire, par d'autres mécanismes, il retourne rapidement dans l'atmosphère.
En outre, même si cette solution peut paraître moins risquée, il est difficile d'évaluer les conséquences en chaîne d'une telle manipulation a grande échelle.
Imaginons le scénario : le carbone absorbe est bel et bien transfère vers l'océan profond. Une part de cette matière organique va logiquement s'oxyder en consommant l'oxygène dissous dans l'eau de mer. Il se peut alors que se forment des zones anoxiques, c'est-a-dire dépourvues d'oxygène, dans certaines régions de l'océan. Des bactéries capables de dégrader les nitrates se développeraient, ce qui produirait un gaz, le protoxyde d'azote (N2O), qui s'échapperait au final dans l'atmosphère. Avec, pour l'environnement, des conséquences potentiellement désastreuses, car il s'agit d'un gaz a effet de serre plus puissant que le CO2.
 
Même réticents, de nombreux climatologues sont défaitistes et pensent que de tels procédés seront mis en oeuvre. Quelle est votre opinion ?
Regardez le fonctionnement de la diplomatie climatique. De nombreux collègues sont devenus pessimistes sur l'efficacité des mesures de réduction des émissions. Même en Europe, la volonté de développer, rapidement et a grande échelle, des alternatives au pétrole et au charbon est faible. Les industriels et les politiques ont les cartes en main. Si le Nord ne change pas d'attitude au sujet du climat, je crains effectivement qu'il y ait de grandes chances, d'ici a quelques décennies, qu'on en vienne a de telles extrémités.

jeudi, septembre 7 2006

En France, on n'a pas de pétrole mais des idées... et du charbon !

Grande nouvelle :

Alors que partout dans le monde les scientifiques tirent la sonnette d’alarme, que le gouvernement français s’est engagé à lutter contre le réchauffement climatique et que chacun prend conscience de la nécessité de modifier ses comportements afin de favoriser les économies d’énergie, un gigantesque projet de création d’une mine de charbon à ciel ouvert dans le Sud Nivernais est en cours d’instruction au Ministère de l’Industrie.
Extrait du site de l'association AVES France.


Je vous le disais dans un précédent billet, le charbon n'est pas une solution à la crise énergétique !

Malheureusement, la réflexion à court terme l'emporte toujours sur celle à long terme.

Revenons à nouveau sur les caractéristiques du charbon.

Tout d'abord, il faut noter que le charbon n'est pas une découverte récente datant de la Révolution Industrielle. Déjà au Moyen-Âge, le "charbon de terre" était connu depuis longtemps. Mais il était peu utilisé, car on trouvait qu'il dégageait une odeur désagréable, beaucoup de fumée noires et parce qu'on le soupçonnait - déjà - d'empoisonner l'air et les poumons !

Ce qui a conduit l'humanité à se tourner vers le charbon à la fin du 18ème siècle, c'était déjà une crise énergétique suite à un raréfaction du bois. Le bois est une énergie en effet renouvelable mais pas toujours renouvelée !

Voilà maintenant que la déplétion du pétrole nous ferait nous tourner à nouveau vers la plus "sale" des énergies fossiles ?!

C'est un phénomène craint de tous ceux qui tentent de faire de la maîtrise de l'énergie. Le pétrole et le gaz venant à disparaître, le premier réflexe des producteurs d'énergie est de se tourner vers la charbon qui est disponible en quantité sur Terre et de façon plus homogène que les autres énergies fossiles.

Comment utilise-t-on les charbons ?

Principalement dans les centrales thermiques. Dans le monde 40% de la production d'éléctricité est issu de la combustion du charbon.

Cette utilisation cause particulièrement problème. Les centrales thermiques au charbon émettent des hydrocarbures, de la matière organique, des cendres, des métaux lourds toxiques et des radionucléides qui sont à l’origine de nombreuses maladies (cancers, leucémies, maladies respiratoires...) et des pluies acides.

Et puis surtout des Gaz à Effet de Serre !

La combustion du charbon - comme celle de tous composés organiques - dégage en effet du CO2, mais elle en dégage de plus grande quantité que le pétrole ou le gaz

CombustibleÉmissions de GES (kg eq. Carbone par Tep)Surplus par rapport au gaz naturel
Gaz naturel6510%
Charbon (moyenne)112373%
Coke de lignite123389%
Pétrole, essence83027%
Fioul lourd89037%
Fioul domestique85631%
GPL73112%
Source : Jean-Marc Jancovici


Mais le charbon ne contribue au réchauffement climatique pas uniquement du fait de sa combustion plus productrice de GES.

Son extraction génère des émissions de méthane qui est un GES 23 fois plus efficace que le CO2 sur le réchauffement.

Si l'on prend le cas de la France, l'utilisation de l'électricité pour le chauffage complique tout (rappelons que le "chauffage électrique" est interdit dans plusieurs pays européen).

Imaginons que vous vous chauffiez au fioul. Chaque Tep produit chez vous dégagera 856 kg d'équivalent CO2.

Que se passe-t-il si vous vous chauffer via des convecteurs électriques ?

Si c'est une centrale nucléaire qui vous fournit l'électricité alors votre consommation n'occasionnera aucun dégagement de CO2. Mais si vous vous chauffez en hiver (j'ai juste ?), la demande en électricité est telle que les producteurs sont obligés de relancer des centrales au fioul qui vont dégager 890 kg eq. CO2 par Tep.

Seulement du fait du faible rendement des centrales et des pertes sur les lignes, pour obtenir un Tep chez vous il faudra produire au moins 3 Tep dans la centrale thermique !

Donc pour chauffez votre maison à hauteur d'un Tep, vous serez responsable d'une émission de 3x890=2 670 kg eq. CO2 de GES. Si vous aviez simplement brûlé du fuel domestique chez vous, vous n'auriez dégagé que 856 kg !

Mais si au lieu d'utiliser des centrales au fioul, le prix du pétrole amenait les producteurs à mettre en route des centrales au charbon ?

Et bien dans ce cas, vous deviendriez responsable de l'émission de 3x1 123=3 369 kg eq. CO2 de GES. Au lieu des 856 kg, je me répète, si vous aviez une chaudière au fioul.

Les pro-charbons avancent deux arguments qui en fait n'en sont qu'un : le progrès technique.

Ils nous assurent que dans le futur, le rendement des centrales thermiques sera meilleur. Que l'on stockera le CO2 émis afin de l'emp?her de rejoindre l'atmosphère.

Mais ni l'augmentation des rendements ni le stockage ne semble réalisable à court terme !

En attendant, en France, on projette de créer des centrales thermiques au charbon, la façon la plus polluante de produire de l'électricité.

vendredi, août 25 2006

An inconvenient truth - Al Gore

Al Gore (l'ex futur président des USA) milite depuis de nombreuses années pour la défense de notre écosystème. Son ouvrage Earth in Balance: Ecology and Human Spirit (« Sauver la planète Terre: l'Ecologie et l'Esprit Humain »), publié en 1992, est un vibrant plaidoyer en faveur d'une prise de conscience au niveau gouvernemental des problèmes écologiques mondiaux. Il connaît un grand succès aux États-Unis et devient même un best-seller en Allemagne et au Royaume-Uni avec respectivement 2,5 et 1,5 millions d'exemplaires vendus.

14 ans après, toujours préoccuppé par les questions écologiques, il joue dans un film réalisé par David Guggenheim, An Inconvenient Truth (Une vérité qui dérange). Et là encore c'est un grand succès aux USA.

Je n'ai malheureusement pas vu ce film. Je suis bien évidemment content de son succès même si son précédent best-seller n'a conduit aucun virage dans les mentalités :s

J'aimerais cependant vous faire part de la citation de Upon Sinclair (romancier américain décédé en 1968) qui est faite dans ce film :

Cette citation est pour moi une révélation. Il fallait le talent d'un grand romancier pour résumer en si peu de mots ce que l'on ressent tous sans pouvoir l'exprimer aussi clairement :

Il est difficile de faire comprendre quelque chose à un homme quand son salaire dépend du fait qu'il ne doit pas le comprendre.

Allez faire comprendre au concessionnaire que vendre des 4x4 climatisés dans Paris est une aberration. Allez faire comprendre à l'automobiliste lambda que l'augmentation du prix du pétrole et des taxes sur ce dernier est une chance pour son avenir et celui de ses enfants. Allez faire comprendre au chauffagiste que sa si confortable clim' réversible est une malédiction pour notre environnement. Allez faire comprendre à l'agriculteur qu'il faut moins arroser son champ de pesticides s'il veut qu'il y ait encore des humains à nourrir demain. Allez nous faire comprendre que nous sommes tous dans la corde que l'on met autour de notre cou.

jeudi, août 24 2006

Une région française subventionne un puits !

Je m'en serais voulu de passer à côté de cette nouvelle.

Pour la première fois, une région subventionne l'installation d'un puits canadien !

Dans le cas de la future Maison verte du parc urbain de Quincy-sous-Senart (Essonne), qui va être subventionnée, le gain énergétique est estimé à 3 600 kWh/an, pour 844 kg de rejet de CO2 évité chaque année. L'élévation de température étant estimé, en hiver, à environ 6 °C, ce puits canadien sera associé à un système plus conventionnel de chauffage au gaz. La mise en service est prévue pour octobre 2007

Çà bouge ! :-O

vendredi, août 11 2006

Trop de produits raffinés

Les fruits et légumes 'bio' protègent mieux du cancer que ceux de l'agriculture conventionnelle et les anciennes variétés de fruits encore mieux, selon deux chercheurs anglais.
D'après un article de Marie-Paule Nougaret pour Novethic - 19-07-2006

À tout moment, notre corps mène un combat d'auto-guérison. Pour faire face aux diverses attaques, notre système immunitaire met en effet en place diverses stratégies. Pour lutter contre les cellules cancéreuses naissantes, la tactique est la même que pour tous les toxiques : le marquage. Tout cellule cancéreuse exprime un gène qui profuit une enzyme dite enzyme "CYP".

La cellule maintenant marquée, le système immunitaire doit pouvoir la repérer et s'en débarrasser.

Ce que deux chercheurs anglais ont découvert, c'est que des molécules issues des plantes deviennent toxiques en présence d'une enzyme de marquage propre au cancer (la CYP 1B1). Ils ont appelé ces molécules des salvestrols.

Si le salvestrol rencontre une cellule cancéreuse, il devient toxique et tue donc cette cellule. D'où le nom judicieusement choisi de salvestrol ;) (de salvius, en latin, ce qui sauve).

Les salvestrols sont des composés présents dans les végétaux qui leur permettent de faire face aux attaques de micro-organismes pathogènes. Ainsi la vigne attaquée par le mildiou produira de grandes quantités d'un type de salvestrol pour détruire le champignon.

Ce procédé de défense issu du sytème immunitaire des plantes est utilisable pour aider notre propre système immunitaire.

Reprenons l'exemple de la vigne. Si la vigne est peu attaquée par le mildiou, elle produira peu de salvestrol et par conséquent les raisins en contiendront peu, si bien qu'en consommant ces fruits, nous ne récupérerons que peu de salvestrols et nous ne bénéficierons donc pas de leurs propriétés anti-cancéreuses.

Or dans notre agriculture intensive, la vigne est traitée à l'aide de pesticides afin qu'elle ne croise jamais le mildiou. Ainsi, toutes nos productions issues de l'agriculture intensive, contiennent peu de salvestrols, parce que les plantes n'ont pas eu à se défendre.

Les produits bio, n'ayant pas bénéficié d'un arsenal chimique de protection, en contiennent jusqu'à 30% de plus !

De plus les salvestrols présentent un goût amer, si bien qu'on les retrouve en quantité moindre dans les fruits modernes (sélectionné pour leurs goûts sucrés) que dans les variétés anciennes.

Les variétés anciennes de fruits, cultivées en agriculture biologique, semble donc avoir le pouvoir de nous protéger du cancer, et ce de façon plus importante que des fruits de race moderne cultivés en agriculture classique.

Notre goût prononcé pour des produits de plus en plus raffinés nous fait perdre bon nombre de leurs qualités sanitaires.

vendredi, juillet 28 2006

Sécheresse et cultures ... La faute au maïs ?

En lisant l'article de TF1 : Une sécheresse "extrêmement inquiétante", j'ai aperçu un commentaire qui a attisé ma curiosité :

le 27/07/2006 à 22h44
Il serait intéressant de superposer la carte de la sécheresse avec celle de la culture du maïs.
Stéphane, Etampes

Voici donc la carte sur les restriction d'eau présentée par TF1 :

Et voici une carte présentant la part des céréales et oléagineux dans le total des exploitations en 2000 (%) :

NB : Si on peut suspecter une certaine corrélation, estivale, entre ces deux cartes, il ne faut pas ignorer qu'au final la répartition des consommations est assez déséquilibrée (source : Ministère de l’Écologie) :

* 56% : refroidissement des centrales électriques,

  • 18% : eau potable,
  • 14% : irrigation,
  • 11% : industries.

mardi, juillet 25 2006

La conception bioclimatique par J.P. Oliva et S. Courgey

La consommation d'énergie liée à l’utilisation et à l’exploitation des bâtiments représente aujourd'hui 46 % de la consommation française et 25 % des émissions de gaz à effet de serre. De plus, cette consommation ne cesse de croître (1,4% par an en moyenne depuis 10 ans).

Pourtant, il est aisé de diviser au moins par deux les consommations de l'habitat !

Les nouvelles technologies mais aussi le bon sens (qualité ancestrale des hommes vivant dans et avec leur milieu naturel) nous le permettent.

Ce livre passionnant et clair présentent la conception bioclimatique avec force de schémas, de chiffres et de techniques.

J'adore ce bouquin qui a d'ailleurs pris une place bien en évidence dans ma bibliothèque !

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