Comme l'explique si bien M. Radanne, la maîtrise de l'énergie est une priorité absolue.

Très rapidement, nous allons nous trouver face au problème de la déplétion des énergies fossiles. Après avoir surexploité le pétrole, nous nous trouvons dans la même période de mutation énergétique que nos aïeuls contemporains de la Révolution Industrielle. Le choc pétrolier qui s'annonce est le miroir du "choc forestier" qu'a connu le Haut Moyen-Âge. Ce dernier a permis au charbon - connu mais ignoré jusqu'alors - de prendre la relève, initiant la révolution. Le charbon s'est vu paré de toutes les vertues parce que le bois venait à manquer !

Puisque la déplétion du pétrole est du bois ne sont jamais que les variations d'un même problème, analysons les solutions employées au 18ème siècle. Trois voies furent explorées :

  1. l'amélioration du rendement des filières traditionnelles ("faire plus avec moins"),
  2. la création de nouvelles filières (le charbon, la vapeur),
  3. l'expansion des zones de prélèvement d'énergie (le commerce, la colonisation).

Ces trois voies sont exploitées également actuellement (sousexploitées pour les deux premières). L'amélioration de l'efficacité énergétique relève de la maîtrise de l'énergie, les nouvelles filières, ce sont les énergies nouvelles et renouvelables. Quant à l'expansion des zones de prélèvement, les interventions des États-Unis dans les zones pétrolifères sont un bon exemple. Cependant, de nos jours cette troisième voie a peu d'avenir parce que les ressources de la planète sont toutes connues voire exploitées.

À la différence de nos ancêtres, nous ne disposons pas d'une énergie de substitution au pétrole comme le charbon pour le bois.

  • Le gaz comme le pétrole n'est plus disponible en grande quantité,
  • le charbon est toujours abondant mais extrêment polluant,
  • le nucléaire a lui aussi des problèmes de stocks limités (et pose d'autres problèmes),
  • la biomasse est prometteuse mais le risque de surexploitation n'est pas nul,
  • l'hydraulique bénéficie encore d'un petit potentiel mais a un impact sur l'environnement,
  • l'éolien comme le solaire sont inconstants (ce n'est pour autant qu'il faut négliger cette solution !),
  • etc.

Il n'existe pas d'énergie de substitution du pétrole au niveau de consommation actuel !

Si bien que la voie des filières nouvelles ne sera pas la solution, à elle seule, au problème de déplétion des énergies fossiles. La voie de l'expansion des zones de prélèvement, nous l'avons vu, n'est guère non plus une solution viable.

Il reste donc la première voie : l'augmentation de l'efficacité énergétique. Cela passera par des technologies nouvelles et moins gourmandes mais également par une réorganisation de nos sociétés et de nos comportements.

Au risque de prêcher pour ma paroisse, nous ne pouvons ignorer qu'il est aisément réalisable de diviser par deux nos consommations dans l'habitat, sans nuire à notre confort !